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Georges Bensoussan : "Nous entrons dans un univers orwellien où la vérité c'est le mensonge"
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J.-P. Le Goff: "La loi Egalité et citoyenneté, panier de la ménagère du gauchisme culturel"
FIGAROVOX/ARCHIVE - L'Assemblée nationale a définitivement adopté la loi Egalité et citoyenneté. Dans les colonnes du Figaro, le sociologue et philosophe fustigeait il y a quelques semaines un...
FIGAROVOX/ARCHIVE - L'Assemblée nationale a définitivement adopté la loi Egalité et citoyenneté. Dans les colonnes du Figaro, le sociologue et philosophe fustigeait il y a quelques semaines un projet chargé de définir les nouvelles normes du bon comportement social et citoyen.

Jean-Pierre Le Goff est un sociologue, philosophe et écrivain français. Professeur des Universités et chercheur au CNRS, il a notamment publié La Fin du village. Une histoire française (éd. Gallimard, 2012) et dernièrement Malaise dans la démocratie (éd. Stock, 2016).
Le projet de loi «égalité et citoyenneté» mériterait d'être étudié comme un cas d'école: il est un exemple type d'une inflation normative «abracadabrantesque» qui prétend transformer la réalité et changer les mentalités par un mélange de proclamation de grands principes et d'encadrement de la société.
Ce projet fait suite aux mesures issues des «comités interministériels à l'égalité et la citoyenneté». Par-delà les slogans et les formules toutes faites, on peut y trouver des mesures comme l'extension du service civique, la création de la réserve citoyenne, le renforcement de la maîtrise du français tout au long de la vie, ou encore «rendre publiques les règles d'attribution des logements sociaux»… correspondant à l'objectif de «retisser les liens de la communauté nationale». D'autres mesures préconisées, comme celle consistant à établir de façon étatique et autoritaire une mixité sociale, ne favorisent pas nécessairement le fameux «vivre-ensemble» et ont toutes les chances d'aboutir à des effets inverses. Quant à l' «égalité réelle», elle consiste surtout à créer de nouveaux droits et à durcir les sanctions contre le racisme et les discriminations, processus qui paraît sans fin.
217 articles à la cohérence problématique
Les soixante mesures issues de la première réunion du comité interministériel ont été complétées lors d'une seconde réunion par cinq nouveaux blocs de mesures visant à «amplifier l'action». Au bout du compte, la traduction législative de ces mesures s'est traduite dans un projet de loi initial de 41 articles pour aboutir, après discussions et amendements à l'Assemblée nationale, à un quintuplement de leur nombre, soit 217 articles, dont la cohérence et le rapport avec les objectifs initiaux sont pour le moins problématiques. Comment s'y retrouver dans cet agglomérat qui a des allures d'inventaire à la Prévert où se côtoient dans un même projet de loi les articles concernant l'«engagement républicain des jeunes», avec l'«autorisation d'absence pour PMA dans la fonction publique», la «protection de l'image des femmes dans les messages publicitaires», l'«expérimentation de l'utilisation systématique par les policiers et les gendarmes de caméras mobiles individuelles lors d'un contrôle d'identité», l'«action civile des associations de défense des victimes du bizutage», sans oublier la «suppression de la condition de nationalité des dirigeants des sociétés de pompes funèbres»…?
Le titre III du projet baptisé «Pour l'égalité réelle» pousse ce patchwork au plus haut point et constitue une sorte de panier de la ménagère du gauchisme culturel. On y trouve tous ses thèmes de prédilection liés aux mœurs (interdiction des agissements sexistes, insertion de la notion de genre dans le code de procédure pénale…), à l'éducation des enfants (interdiction aux parents de donner une fessée à leurs enfants), à l'antiracisme et aux discriminations qui concernent tout autant les paroles, les comportements et les actes, à la représentation de la «diversité» dans les programmes audiovisuels et les «quotas relatifs aux langues régionales pour la diffusion des œuvres musicales»…
Le plus frappant en l'affaire est l'accentuation systématique du côté répressif d'un arsenal législatif déjà bien fourni en matière de lutte contre le sexisme, le racisme, les discriminations…, comme si avant une défaite électorale annoncée, la gauche voulait créer une situation où tout retour en arrière soit rendu difficile. L'incantation de nobles valeurs et de bons sentiments s'accompagne d'une sorte de folie normative et d'une volonté renforcée de punir tout ce qui de près ou de loin est moralement incorrect au regard des nouvelles normes étatiques du bon comportement social et citoyen. Le renforcement du pouvoir des associations de se porter partie civile à la moindre occasion accroît la pression et les possibilités de stigmatisation de ceux qui contestent la légitimité d'un tel dispositif d'encadrement.
La confiance dans les rapports s'étiole
En réalité, la plupart des articles concernant l'égalité réelle ne changent pas grand-chose aux réalités qu'ils condamnent. Ce genre de loi informe et justicière n'agit pas par effet d'adhésion, mais par effet de déstabilisation. Elle encourage un processus de victimisation et de multiplication de plaintes en justice qui crée un climat de suspicion délétère. La confiance dans les rapports sociaux, le sentiment de vivre dans un climat de liberté s'étiolent et avec eux la bonne humeur et la dynamique même de la vie sociale. La société démocratique n'est pas une pâte à modeler ou un lieu d'expérimentation de moralistes-technocrates qui veulent faire le bonheur des gens malgré eux. Le pouvoir socialiste a tendance à l'oublier, tellement il semble persuadé qu'il incarne naturellement l'idée de progrès dans tous les domaines.
Les sages du Sénat ont du pain sur la planche avec le fatras de l'«égalité réelle» qui défie le bon sens en construisant une sorte de démocratie rêvée des anges où toute violence, inégalité et discrimination auraient disparu par le miracle de la proclamation de lois vertueuses promulguées par l'État. La logomachie édifiante ne concerne pas seulement les médias audiovisuels et les réseaux sociaux, mais une politique qui se montre impuissante à réduire significativement les fractures sociales et culturelles qui minent l'unité du pays depuis longtemps. Après l'existence d'un «Commissariat général à l'égalité des territoires» et d'un «secrétariat à l'égalité réelle» est venue s'ajouter la nomination d'une «déléguée interministérielle à la mixité dans l'habitat» avec leurs experts attitrés en matière de «pilotage» et d'«évaluation». Nouvelle langue de bois du «vivre-ensemble», jargon technocratique et multiples «boîtes à outils» contribuent à recouvrir tant bien que mal des situations et des tensions sociales qui ont atteint leur point d'exaspération.
Faute de rattraper le retard et de changer le cours des choses, la gauche a tendance à se réfugier dans l'imprécation morale et la multiplication des lois et des réglementations dans tous les domaines de la vie sociale. Le quinquennat de François Hollande aura laissé l'image d'un pouvoir socialiste qui non seulement a effectué un tournant économique libéral dans les plus mauvaises conditions, mais qui a voulu régenter les rapports sociaux et la vie quotidienne en fonction de ce qu'il estime être le Bien en matière de mœurs, de paroles et de comportements.
Le décalage de ce monde fictif avec la société réelle n'a jamais été aussi grand. Par-delà le bilan d'une politique devenue illisible à force d'hésitations et d'incohérences, c'est l'incapacité de comprendre l'état d'esprit de la grande majorité des citoyens qui est en question. Le projet de loi «égalité et citoyenneté» en est un exemple frappant. On reconstruit le meilleur des mondes dans l'entre-soi et l'on s'efforce de croire que le pays ne va pas si mal et que la gauche peut rester au pouvoir quoi qu'il en soit.
La multiplication des promesses présentes et à venir, les tentatives de diaboliser la droite et les appels réitérés à combattre l'extrême droite, la xénophobie, le racisme, l'islamophobie, les inégalités, les discriminations…, le tout agrémenté d'appels à l'unité et à la fraternité universelle, ne changeront rien à cette réalité: le quinquennat de François Hollande parachève une façon informe et moralisatrice de faire de la politique qui sème le désarroi et creuse le fossé entre gouvernants et gouvernés depuis plus de trente ans.
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Malaise dans la démocratie, Jean-Pierre Le Goff, Livres, LaProcure.com
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Jean-Pierre Le Goff : "Gauchisme culturel, le règne de la barbarie douce"
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Plan de l'article- Le nouveau domaine de l’égalité
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- La révolution culturelle de l’écologie
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- Postures identitaire et mécanismes de déni
- Idéologies émiettées et mentalité utopique
- Aux origines du gauchisme culturel
Texte entier : http://www.politique-autrement.org/IMG/pdf/LeDebat-LeGoff.pdf
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Malaise dans la démocratie, Jean-Pierre Le Goff, Livres, LaProcure.com
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