Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La réalité en face

La réalité en face

Un des maux de notre époque, c'est le refus et l’interdiction de regarder la réalité en face et surtout de la décrire! c'est le Politiquement Correct qui l'empêche! Il conditionne la description et donc la perception du réel! Quand elle est "Non Idéologiquement Conforme", la réalité est occultée, tronquée, manipulée par les media.


PMA SANS PERE DROIT AU SPERME DROIT A L'ENFANT - PMA Sans Père - Marie JAUFFRET " « On agit comme s’il y avait un droit au sperme » !

Publié par Michael Jeaubelaux sur 18 Juin 2018, 16:29pm

" Y a-t-il un droit des femmes au sperme ? C'est impossible, car ce serait avoir un droit sur le corps d'autrui. " - Marie Jauffret dans VICE.

Dans les débats des EGB, dès qu'on leur parlait du "droit au sperme" que constituerait l'ouverture de la PMA aux femmes seules ou en  couple avec une autre femme, les partisans de ce nouveau droit délirant voyaient rouge... mais n'avait aucun argument pour dire le contraire, compte-tenu du fait que 100% des FIV pour ces cas-là devront être faite en recourant à un tiers, contre 3% actuellement!

Jeune femme de Gauche, normalienne, membre du CorP, Marie JAUFFRET explique dans une interview à VICE pourquoi Emmanuel MACRON doit se garder de légaliser cette pratique pour les femmes seules ou en couple avec une autre femme. 

(Cet ITV a été réalisé en juillet 2017, depuis les Etats Généraux de la Bioethique ont montré qu'une écrasante majorité des participants étaient hostiles à la légalisation de la PMA Sans père et un sondage de l'IFOP réalisé début juin 2018 montre aussi que 61% des français sont hostiles à la PMA Sans Père.)

« On agit comme s’il y avait un droit au sperme » – un entretien avec Marie Jauffret sur la PMA

Ludivine Bénard

juil. 4 2017, 7:00am
 

À rebours de certains discours défendant un « droit à l'enfant », cette normalienne nous met en garde contre les risques d'une marchandisation du corps humain.

Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a rendu, mardi 27 juin, un avis favorable à l'ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes, en couple lesbien ou célibataires, et ce malgré des divergences en interne. Aujourd'hui accessible aux couples hétérosexuels en situation d'infertilité ou qui risquent de transmettre une maladie grave à l'enfant, cette aide à la procréation était revendiquée de longue date par une partie de la gauche, notamment par les associations LGBTQ. Promesse du Parti socialiste en 2012 – non-reprise dans les 60 engagements de François Hollande, malgré l'approbation du candidat d'alors – la « PMA pour toutes » avait été évincée de la loi Taubira. L'ancien président de la République, refroidi par le climat délétère résultant de l'opposition entre pro et anti « mariage pour tous », avait préféré maintenir le statu quo et s'en remettre au CCNE.

Très attendu, cet avis conforte donc Emmanuel Macron dans la réalisation de cette promesse de campagne [ Ce n'est pas une promesse de campagne, juste un point de vue personnell la légalisation de la PMA Sans Père n'est pas dans le programme de MACRON](malgré l'opposition de son Premier ministre Édouard Philippe).

La question, comme beaucoup de problématiques sociétales, crée le débat : doit-on considérer que le « désir d'enfant » crée une rupture d'égalité entre couples homosexuels et hétérosexuels ? La loi a-t-elle vocation à « contrecarrer » les déséquilibres naturels ? Existe-t-il un « droit à l'enfant » ? La PMA et la GPA (gestation pour autrui) sont-elles des progrès ?
Pour tenter d'y voir plus clair, je me suis entretenue avec Marie Jauffret, normalienne, chercheuse en mathématiques appliquées à la biologie, qui milite pour l'abolition de la prostitution et de la GPA (toujours interdite en France à l'heure actuelle).

VICE : En 2005, dans son avis 90, le CCNE se déclarait opposé à l'ouverture de la PMA aux couples lesbiens. Aujourd'hui, il est pour. Comment expliquez-vous ce revirement ? 


Marie Jauffret : Le CCNE, ce sont des femmes et des hommes. Une partie des membres a changé depuis 2005, notamment en 2013, lorsque François Hollande a choisi d'y nommer des proches. Cela dit, on ne peut pas simplement affirmer que « le CCNE est pour ». Une importante minorité du CCNE a signé un avis divergent. De plus, le CCNE établit une telle liste des difficultés que poserait l'accès de toute femme (dans une certaine limite d'âge, tout de même) à l'insémination artificielle de sperme, qu'on peut se demander si sa recommandation finale n'est pas davantage un affichage politique qu'une conclusion logique.

Au lendemain de la publication de l'avis du CCNE, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, déclarait : « Notre objectif est bien de traduire d'un point de vue législatif l'avis », rejoignant une promesse de campagne du candidat Macron. La « PMA pour toutes » sera-t-elle à Emmanuel Macron ce que le « mariage pour tous » fut à François Hollande ?

 
Emmanuel Macron a fait sa campagne sur la volonté de réconciliation des Français. Or, on a là un sujet qui divise non seulement les Français entre eux, mais même chacun-e avec soi-même !
Voyez deux sondages contradictoires [évoqués ici, ndlr] sortis ces derniers jours.

Le premier fait demander aux sondés s'ils sont favorables à l'accès des couples de femmes homosexuelles à l'insémination artificielle. Dans un tel cas de figure, les sondés répondent oui à 60 % – mais ils répondent non à 51 % en ce qui concerne les femmes célibataires. Le second quitte le point de vue des libertés des lesbiennes pour se focaliser sur celles de l'enfant, et demande aux sondés s'il faut s'assurer que l'enfant né via assistance médicale à la procréation ait un père et une mère. Les sondés répondent oui à 77 %.

Si on croit aux sondages, les Français se contredisent eux-mêmes, en somme. Cela montre une chose : l'insuffisance d'informations et l'absence d'une réflexion approfondie prenant en compte toutes les composantes – la ou les femmes, le donneur de sperme, l'enfant.

[Le dernier sondage réalisé par l'IFOP en juin 2018 montre que 61% des français sont opposés à la PMA pour les femmes seules ou en couple avec une autre femme pour privilégier l'intérêt de l'enfant - 91% ()! juge le rôle du père essentiel!]

De plus, dans son avis, le CCNE pose de nombreuses questions sans y répondre – ce qui ne peut donc pas être traduit si simplement par une loi, comme semble le dire Christophe Castaner. Par exemple : faut-il permettre l'accès aux origines des enfants nés d'un don de sperme ?

Et puisqu'on est face à une demande non plus médicale mais sociétale : faut-il que la Sécurité sociale finance l'assistance médicale à la procréation ou, au contraire, faut-il faire sortir des remboursements de la Sécurité sociale l'accès à l'insémination avec donneur, y compris pour les couples hétérosexuels – en considérant somme toute qu'il ne s'agit pas ici de soigner mais de répondre à un désir d'enfant, et que la Sécu, déjà déficitaire, n'a pas vocation à enrichir les médecins « PMistes » ? Il y aurait là d'importantes économies à réaliser, qui pourraient être utilement réinvesties dans de nombreux chantiers où notre médecine est aujourd'hui en difficulté – prise en charge du vieillissement et de la souffrance, par exemple.

On peut donc souhaiter que le gouvernement prenne le temps d'une très large consultation, prenne le temps des débats, remette sur la table la situation telle qu'elle se pratique aujourd'hui au lieu de la considérer comme un fait acquis, et ne légifère qu'après. Saura-t-il faire en sorte que le débat soit apaisé, en évitant les anathèmes de toute sorte et de toute part ? C'est ce que je souhaite très vivement.

Depuis quelques années, des milliers de femmes – célibataires ou en couple lesbien – se rendent à l'étranger (Belgique et Espagne, notamment) pour avoir recours à la PMA. Finalement, une loi française autorisant cette pratique ne ferait qu'acter une situation déjà existante. L'argument du « réel » n'est-il pas suffisant pour justifier une légalisation ? 


À mon sens, c'est le pire des arguments, l'argument prototype du libéralisme, répété jusqu'à plus soif : le « TINA » (There is No Alternative) du thatchérisme. Est-ce que le tourisme sexuel justifie l'ouverture de maisons closes ? Les seules questions à se poser sont celles de la justice, de la non-marchandisation du corps humain (en Espagne, on vend son sperme, on ne le donne pas), de l'utilisation de l'argent public pour aider les plus faibles et non pour répondre aux désirs de tous.

L'instauration de la PMA pour les couples lesbiens et les femmes seules semble entraîner, du point de vue de l'accès à la procréation, une rupture d'égalité avec les couples homosexuels masculins. La légalisation de la PMA pour toutes porte-t-elle donc en germe l'autorisation de la GPA – pourtant rejetée aujourd'hui à la fois par le CCNE et par Emmanuel Macron, pour qui cette pratique « pose une question sur la dignité du corps de la femme » ? 


Il n'y a rupture d'égalité que si l'on dit que la PMA est un « droit ». Y a-t-il un droit des femmes au sperme ? C'est impossible, car ce serait avoir un droit sur le corps d'autrui.
On pourrait très bien légaliser l'accès des femmes célibataires et des couples d'homosexuelles à l'insémination artificielle de sperme, sans en faire pour autant un droit.
Moins que l'accès à l'insémination de sperme en lui-même, c'est la façon dont certain-e-s militant-e-s pro-PMA en parlent qui porte en germe la GPA. On entend dire ainsi que cet accès serait un droit. Alors oui, on instaure de fait un droit à l'enfant (via les gamètes, c'est tout de même l'enfant qui est visé), et qui dit « droit à l'enfant » peut finir par dire droit à instrumentaliser une femme pour le faire fabriquer. Je pense donc que les associations féministes – la plupart abolitionnistes de la GPA – qui militent pour la PMA doivent faire très attention à leur argumentaire, si elles ne veulent pas le voir revenir en boomerang sur la GPA.

François Hollande n'avait pas souhaité inclure la « PMA pour toutes » dans la loi Taubira. Pourtant, en 2014, la Cour de cassation avait permis l'adoption par l'épouse d'une femme d'un enfant conçu par PMA à l'étranger – sorte de contournement de la loi française. De la même façon, la France n'a jamais fait appel des condamnations de la Cour européenne des droits de l'homme, qui l'obligeaient à transcrire les actes de naissance d'enfants nés d'une GPA à l'étranger. D'ailleurs, en 2015, la Cour de cassation a fini par valider l'inscription à l'état civil de deux enfants nés par GPA en Russie. Pourquoi la justice française semble-t-elle autant louvoyer avec la législation nationale ? 


Ces dernières années, il n'y a pas eu de volonté politique réelle de faire progresser l'abolition de la GPA, de faire vraiment respecter l'interdiction. Tout au plus a-t-on maintenu un statu quo.
Des personnalités de gauche se sont pourtant engagées fortement, comme Laurence Dumont, ancienne vice-présidente de l'Assemblée, qui a organisé les Assises pour l'abolition en février 2016, où une charte abolitionniste a été signée par des personnalités (Benoît Hamon, Marie-George Buffet, José Bové…) et de nombreuses associations féministes. Mais le gouvernement n'a pas voulu emboîter le pas.
Aujourd'hui, l'avis du CCNE est clairement, fortement abolitionniste de la GPA, et recommande un renforcement du droit français et une convention internationale d'abolition. Le gouvernement saura-t-il écouter cet avis et s'en inspirer, afin de dissuader nos ressortissants d'aller à l'étranger pour instrumentaliser des femmes et acheter des enfants, et afin de soutenir une démarche abolitionniste internationale ? C'est ce que souhaitent de très nombreuses associations féministes et de défense des droits humains.
Selon l'avocate Caroline Mécary, « le droit à l'enfant n'existe pas, c'est une invention de la Manif pour tous, des réactionnaires ». Pourtant, la limitation de la PMA aux couples hétérosexuels infertiles, par exemple, est régulièrement dénoncée comme une « discrimination », notion éminemment juridique, qui appelle « réparation ». Agit-on comme s'il y avait effectivement un « droit à l'enfant », que l'on refuserait de nommer comme tel ? 
 

En tout cas, on agit bien comme s'il y avait un droit au sperme – et évidemment, celui-ci n'est intéressant que pour faire un enfant…

Il y aura de toute façon toujours « discrimination » puisque, jusqu'à présent, la limite d'âge à 43 ans pour les femmes (pas pour les hommes !) ne semble pas remise en cause par qui que ce soit.
Pourtant, cette limite est fondée sur l'imitation d'une « réalité biologique » et est clairement « discriminatoire », si on parle de « droit à ».
D'autant plus que, si on raisonne sous le prisme de l'égalité, les hommes ont un « droit à » procréer sans limite d'âge, donc pourquoi pas les femmes ? Discrimination !
Sperme (MOT20+)
(Hors T.V.A.)
ICI par unité (MOT20+)
IUI par unité (MOT20+)
Donneur anonyme
309 EUR
379 EUR
Donneur non anonyme
559 EUR
589 EUR
Donneur non anonyme originaire des États-Unis*
659 EUR
689 EUR
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents