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La réalité en face

La réalité en face

Un des maux de notre époque, c'est le refus et l’interdiction de regarder la réalité en face et surtout de la décrire! c'est le Politiquement Correct qui l'empêche! Il conditionne la description et donc la perception du réel! Quand elle est "Non Idéologiquement Conforme", la réalité est occultée, tronquée, manipulée par les media.


PMA POUR TOUS TRANSHUMANISME LACHETE ET TRAHISON DE LA GAUCHE - Il faut acheter et lire « La Reproduction artificielle de l’humain à l’ère technologique »! Pour Alexis ESCUDERO «La PMA est avant tout un gigantesque marché»!..La Gauche, l'Extrème-Gauche, sont largement complices de cette "Nouvelle Extrême-Droite" transhumaniste!

Publié par Michael Jeaubelaux sur 17 Novembre 2017, 11:26am

Alexis ESCUDERO dans son oeuvre magistrale "La Reproduction Artificielle des humains" fustigent cette "Gauche collaboratrice" qui sous prétrexte "d'égalité" soutient en fait l'eugénisme que tente d'imposer la Capitalisme au "bétail humain" qu'il entend bien "configurer" à sa guise pour son plus grand profit!
Evidemment Alexis ESCUDERO est un pseudo, car il est très dangereux de démasquer ses "petits camarades", lui-même, ses amis, sa maison d'édition n'ont pas manqué d'être lynchés! Des tracts ont même été distribués et des pressions effectuées pour que sa maison d'édition n'édite pas l'ouvrage!!! Un commando est même intervenu à LYON pour l'empêcher de présenter son livre au "Salon du Livre libertaire" !
C'est pourquoi il faut soutenir cette puissante critique de Gauche du "Droit à l'enfant fabriqué pour tous" en achetant le livre (il ne coûte pâs cher : 7€), car comme HOLLANDE, MACRON essaie de faire diversion avec la PMA sans père Pour Toutes, en prétendant "satisfaire son aile gauche! Or il n'en est rien MACRON soutient en réalité ses amis capitalistes qui ont décidé d'exploiter ce nouveau filon prometeur : La Fabrication des enfants! Son "principal opposant" (LOL), MELENCHON,  lui aussi défend "le Droit à l'enfant fabriqué pour toutesé" remboursé par la Sécu!
Heureusement Alexis ESCUDERO n'est pas le seul à critiquer ce ralliement de la Gauche au service du Business de la fabrication des enfants, José BOVE, CHARLIE-HEBDO, Marie-Jo BONNET, Natacha POLONY, Alain FINKIELKRAUT (gêné aux entournures à cause de son amitié avec Elisabeth BADINTER qui elle veut sous-traiter les grossesses!) , et beaucoup d'autres, mais qui n'osent pas s'exprimer de peur d'être lynchés.
Il serait temps que tous ces gens dénonce l'imposture de cette PMA Pour Toutes, et ne laisse pas à la seule Manif Pour Tous et à l'Eglise Catholique la charge de dénoncer cette nouvelle barbarie que veut instituer partout dans le monde, les forces de l'argent et les transhumanistes!
Nous ne pouvons que souscrire à la majorité de ses conclusions sauf évidemment sur les manipulations génétiques et sur l'embryon... l'auteur par cette conclusion va totalement dans le sens de ce qu'il condamne! ... en même temps c'est un libertaire marxiste....nul n'est parfait! 
Conclusion et Chapitre 4 « Les crimes de l’égalité », du livre d’Alexis Escudero « La Reproduction artificielle de l’humain à l’ère technologique », ed. Le Monde à l’envers mai 2014 (230 p., 7 €), dont l’intégralité a été publié sur le site Pièces et Main d’œuvre

Conclusions
De tout ce qui précède, il résulte :
1 - Les progrès du technocapitalisme depuis deux siècles concourent à la stérilisation chimique de la population. 
1 bis - Sélection et manipulation génétiques de l’embryon sont le dernier moyen de rendre possible la survie dans un monde devenu invivable : réchauffement climatique, stress permanent, dissolution du lien social, pollution généralisée. [Note MJ. : Je ne suis évidemment pas d'accord, Il se soumet à ce qu'il condamne! Amoins qu'il se soit mal exprimé...en oubliant d'ajouter "imaginer par les capitalistes" ]
1 ter - « La PMA pour tous et toutes » n’est pas le dernier cri de l’émancipation, mais l’avenir auquel nous sommes condamnés.
2 - La reproduction artificielle de l’humain ne signifie pas l’égalité des minorités et des majorités sexuelles dans leur rapport à la procréation, mais la soumission de tous à l’institution médicale, l’État, l’économie, et la tyrannie technologique.
3 - Comble de la servitude volontaire, l’assistance médicale si fièrement revendiquée dans la procréation asservit les hommes et les femmes à une technocratie en blouse blanche : médecins, gynécologues, banquiers en sperme et généticiens. Elle signe l’intrusion des experts et du pouvoir bio-médical jusque dans la chambre à coucher.
4 - La reproduction artificielle de l’humain génère un nouveau prolétariat, surtout féminin, contraint de louer son corps et de vendre les produits qui en sont issus. Elle transforme les enfants en produits manufacturés, monnayables sur un marché de l’enfant. Elle est une nouvelle forme de la traite des êtres humains qui ne dit pas son nom.
4 bis - Tout ce qui était libre est accaparé. Tout ce qui était gratuit devient payant. Alors que Marx distinguait la sphère de la production et celle de la reproduction de la force de travail, la reproduction artificielle de l’humain dissout la seconde dans la première.
La procréation humaine elle-même devient une industrie, soumise à la guerre économique.
[ (Feu)Pierre Bergé n'était pas marxiste, pour lui la sphère de la production et celle de la reproduction de la force de travail, c'était pareil!...il était pour "toutes les libertés"...un super libertaire en sommes!]
5 - La reproduction artificielle de l’humain est l’injonction faite aux parents de sélectionner et d’améliorer génétiquement leur progéniture, sous peine de la voir reléguée au rang de sous-humanité. Elle abolit la liberté et la responsabilité des enfants ainsi fabriqués.
5 bis - L’enfant sur mesure est dans la pipette. Il n’y a pas de reproduction artificielle sans eugénisme.
5 ter - Il n’y a pas d’eugénisme libéral – même si les riches pourront exaucer en partie leurs caprices d’enfants parfaits. Il sera un eugénisme contraint, dicté par les impératifs de l’État et de l’économie.
5 quater - La reproduction artificielle du bétail humain est une étape nouvelle dans la rationalisation du monde et le pilotage automatique des populations.
6 - Sélections et manipulations génétiques, utérus artificiel et clonage transforment l’humanité en post-humanité.
7 - La reproduction artificielle de l’humain est un nouveau front dans la guerre du pouvoir contre les sans pouvoir.
8 - Il n’y a ni eugénisme citoyen, ni « transhumanisme démocratique ». Toute critique partielle de la reproduction artificielle de l’humain sera digérée par les comités d’éthique, et servira à l’acceptation de l’inacceptable.
9 - La gauche techno-libérale – transhumanistes assumés ou non, inter-LGBT, philosophes post-modernes, cyber-féministes – entretient sciemment la confusion entre égalité et identité biologique, entre émancipation politique et abolition de la nature.
9 bis - Sous couvert du progrès, cette gauche nourrit un projet totalitaire : l’abolition, par re-création technologique, de tout ce qui naît.
10 - S’il reste à gauche des partisans de l’égalité et de l’émancipation, ils doivent prendre la parole, et dénoncer cette entreprise menée en leur nom.

Formidable video!

La procréation médicalement assistée (PMA) n’a rien à voir avec l’égalité des droits ; elle doit être combattue en tant que telle, et non pas pour son extension aux homosexuels ; nous n’avons rien à gagner, et tout à perdre à la reproduction artificielle de l’humain : autant d’évidences que ce livre doit hélas rappeler.
Eugénisme, marchandisation du vivant, manipulation génétique des embryons, transhumanisme.

Nous, luddites et libertaires, anti-industriels et anti-capitalistes, simples humains et animaux politiques, nous défendons le progrès social et humain, ou plutôt nous tâchons de défendre ce qui reste d’humain, de libre et d’animal en ce monde, contre le nihilisme technologique. Pour aller au fin mot de ces pages : l’émancipation sera politique ou ne sera pas.
La PMA, ni pour les homos, ni pour les hétéros !

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La reproduction artificielle de l'humain
un livre de Alexis Escudero
aux éditions Le monde à l'envers
Grenoble, 2014
http://www.lemondealenvers.lautre.net

INTERVIEW Par Laure Noualhat — 

Loin d’abolir les inégalités, la PMA les aggraverait. De l’exploitation du corps des femmes aux fantasmes transhumanistes, Alexis Escudero recense dans un ouvrage les risques de la reproduction artificielle.

Faire un enfant, «l’absolu à la portée du caniche», comme dirait l’autre… Sauf que fabriquer le petit d’homme n’est pas à la portée de tous. Certains, envers et contre leur destin biologique, persévèrent, techniques à l’appui. Ainsi sont nées PMA, FIV et autre acronymes de l’enfantement.

Dans un essai documenté, un jeune chercheur en sciences politiques propose de réfléchir au sens que l’on donne à la vie. Faut-il tout tenter pour enfanter ? Ni écolo réac ni homophobe grimé en vert, Alexis Escudero (c’est un pseudo) propose de réfléchir aux techniques reproductives quand celles-ci répondent à l’infertilité organisée. Congeler ses ovocytes, accéder à la procréation médicalement assistée (PMA) quand on est un couple lesbien, louer un ventre à l’autre bout du monde… le (super)marché est ouvert. Ni professeur dans une université ni philosophe ou sociologue, Alexis Escudero, auteur de la Reproduction artificielle de l’humain, se présente comme un simple citoyen capable de penser par lui-même. Il conduit une thèse sur les oxymores de la croissance verte.

Selon vous, la PMA n’a rien à voir avec l’égalité des droits : elle doit être combattue en tant que telle, et non pas pour son extension aux homosexuels…

La PMA soulève des questions politiques de premier ordre, qu’elle soit pratiquée par des hétéros ou des homos : marchandisation du vivant, eugénisme, exploitation du corps des femmes. La question ne se situe pas là. Si l’on considère que les couples homos sont aussi aptes que les couples hétéros à aimer et élever des enfants, on ne peut la refuser aux uns sans la refuser aux autres. C’est la position que je défends dans le livre : la PMA ni pour les homos ni pour les hétéros. Ceci étant dit, il est évident que l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes fertiles signifierait avant tout l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, fertiles ou infertiles, homos ou hétéros. En somme, le passage d’une technique médicale à une technique de «convenance». Bien sûr, les partisans de la PMA n’aiment pas ce mot. Ils ont raison de rappeler que la PMA n’est jamais une partie de plaisir. Et pourtant aux Etats-Unis, où elle est ouverte à tous et à toutes, un nombre grandissant de couples parfaitement fertiles recourt à la fécondation in vitro [FIV]. Certaines cliniques permettent, grâce au diagnostic pré-implantatoire, de sélectionner les embryons porteurs de certaines caractéristiques génétiques. Les parents peuvent ainsi s’assurer que leur progéniture sera exempte de plus de 400 maladies. Ils peuvent également choisir le sexe du bébé. Et demain, la couleur des yeux ? La FIV pour tous et toutes ouvre la voie au «design» de l’enfant parfait.

Votre livre est aussi une attaque en règle de la gauche au pouvoir qui délaisse les questions de société et occupe l’espace public avec un problème qui n’en est pas un…

Je suis très énervé face à cette gauche qui, au motif de défendre la liberté et l’égalité pour tous, fait avancer des idées précisément contraires à ces principes. Historiquement mené par la gauche, le combat pour l’égalité était social, politique, économique et faisait fi des différences biologiques.
Dans le débat sur l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes, l’égalité défendue devient biologique. Ce qui est demandé, c’est la possibilité pour des personnes de même sexe de faire des enfants ensemble. On parle bien de faire advenir, par la technologie, une capacité biologique identique à celle des couples hétéros. C’est loin d’être un détail.
D’abord cette conception de l’égalité est celle des transhumanistes. Elle confie à la technologie le rôle d’effacer les différences biologiques. Selon elle, seules les biotechnologies, les manipulations génétiques et l’hybridation de l’homme avec la machine permettront d’atteindre l’égalité. C’est une forme de pessimisme libéral, un renoncement à la vie politique. Notre société étant incapable de permettre aux hommes et aux femmes de vivre selon leurs différences, on confie cette tâche au marché et à la technologie.

En quoi ces technologies font-elles avancer des idées contraires aux principes d’égalité et de liberté ?

La PMA est avant tout un gigantesque marché. Consécutivement à la baisse de la fertilité due à la pollution industrielle et à nos conditions de vie - obésité, stress, tabagisme -, un supermarché mondialisé de l’enfant a émergé. Il pesait déjà 3 milliards de dollars aux Etats-Unis en 2007. Dans ce supermarché, la liberté si fièrement revendiquée n’est qu’une liberté de consommateurs. Et si le produit acheté ne vous convient pas, vous pouvez toujours déposer une réclamation auprès du service après-vente. Un couple de lesbiennes américaines vient de porter plainte parce que leur fille, née suite à un don de sperme, est métisse. Le sperme d’un homme noir a été confondu avec celui d’un homme blanc.

La PMA, c’est l’irruption des inégalités sociales et économiques dans le ventre des femmes : aux Etats-Unis, les ovules d’une diplômée de Yale sont beaucoup plus onéreux que ceux d’une étudiante de l’université d’Oklahoma. Avec des femmes qui mettent leur ventre à disposition en Inde, en Ukraine ou en Thaïlande, des couples australiens, néerlandais ou français accèdent à un hard-discount reproductif. Avec le diagnostic préimplantatoire, des couples fertiles aisés «sélectionnent» leur futur enfant. Ces inégalités se doublent d’inégalités biologiques.

Si la PMA existe, c’est d’abord et avant tout parce qu’elle engraisse médecins, généticiens, biologistes, patrons de start-up, juristes, avocats, banquiers en sperme ou en ovules. Des centaines d’entreprises prospèrent dans ce secteur, et un nombre grandissant est coté en Bourse. La gauche fait semblant de ne pas le voir.

La critique de la PMA est d’ordinaire réservée à la droite conservatrice et/ou homophobe…

Une partie de la droite défend un ordre social issu d’un ordre naturel fantasmé. Mais nature et ordre naturel ne sont pas la même chose. Pour critiquer - avec raison - ces positions conservatrices, la gauche rejette non seulement l’ordre naturel, mais également toute idée de nature. On ne peut pourtant pas ignorer nos déterminismes biologiques, nos limites naturelles. En matière de reproduction, certains couples hétérosexuels ne pourront jamais avoir d’enfant, deux hommes ou deux femmes ne peuvent concevoir ensemble. Oui, la nature est contraignante. Mais elle n’est ni bonne ni mauvaise.

S’émanciper de la nature n’est pas forcément synonyme de liberté. A l’ère du capitalisme technologique, refuser certaines contraintes naturelles, c’est se soumettre au technocapitalisme, à la médecine et à la génétique. Est-ce si indigne que cela d’accepter des contraintes naturelles ? En revanche, accepter ou non les techniques PMA-GPA [gestation pour autrui] est une question d’ordre politique et moral.

Vous questionnez là le désir d’enfant…

Je pose surtout la question des rôles sociaux que la société accorde à ceux, nombreux, qui n’ont pas d’enfant. Des statuts comme ceux de parrain, marraine, oncle, tante peuvent permettre de jouer un rôle important dans l’éducation, sans pour autant être parent. Ce sont des choses que je voudrais voir creuser. De même que le sort réservé à l’adoption. Si le désir d’enfant titille tant les gens, pourquoi ne pas adopter ? Pourquoi la gauche ne s’attelle-t-elle pas à ce gigantesque chantier qui consisterait à faciliter les procédures afin de donner des parents aux enfants qui en sont privés.

Que vous inspirent les dernières avancées médicales qui permettent aux femmes nées sans utérus d’enfanter ?

On en revient à la question du désir d’enfant. Pourquoi des femmes sont-elles prêtes à de tels sacrifices ? Se faire implanter l’utérus d’une femme ménopausée ou en état de mort cérébrale, c’est subir une opération de greffe extrêmement lourde avec des traitements d’immunosuppresseurs pendant des années, c’est donc prendre des risques considérables pour sa santé. Sans oublier qu’après avoir servi, cet utérus sera retiré, au prix d’une nouvelle opération, afin d’éviter les risques de rejet. L’injonction sociale à la reproduction pèse évidemment beaucoup plus lourd sur les femmes que sur les hommes. C’est cette injonction qu’il faut dénoncer. Faire un enfant ne devrait pas être synonyme de réussite sociale. D’autant que nous vivons déjà dans un monde surpeuplé.

Facebook et Apple ont annoncé qu’ils financeraient la congélation d’ovocytes de leurs employées qui le désirent.

Cette fausse solution ne résout pas le véritable problème : la mise en concurrence des hommes et des femmes sur un marché du travail de plus en plus compétitif. Elle oblige des femmes capables de procréer de manière autonome à recourir à des traitements hormonaux, à la fécondation in vitro, au diagnostic pré-implantatoire : à se soumettre à l’institution médicale. Enfin, je ne crois pas que donner à des enfants des parents toujours plus vieux soit un progrès social. Et cela vaut pour ces pères qui font des enfants après 50 ou 60 ans, tout en sachant que c’est leur femme, plus jeune, qui s’en occupera.

Vous évoquez également des recherches dignes d’un livre de SF : l’utérus artificiel…

C’est l’objet d’un livre d’Henri Atlan, paru en 2005 (1). L’utérus artificiel - ou ectogénèse - fait partie du discours de certaines cyberféministes depuis les années 70. L’horizon de cette technique, c’est la désincarnation, l’affranchissement du corps. On rejoint là le fantasme ultime des transhumanistes : le transfert du cerveau humain dans un ordinateur, ce que l’on appelle aussi la convergence entre sciences cognitives, biologie, informatique et nanotechnologies.

Les transhumanistes ne sont plus ce groupe marginal des années 70. Ils détiennent un réel pouvoir, de l’argent et investissent sans complexes les campus, aux Etats-Unis mais aussi en France. Ainsi, Google a investi dans la célèbre université de la Singularité, fondée par Ray Kurzweil. World Transhumanist Association (WTA) compte près de 6 000 membres, parmi lesquels des académiciens réputés, essentiellement issus de l’informatique, de la robotique ou des nanotechnologies…

Ils répandent l’idée qu’une amélioration génétique de l’humain est inévitable. Après tout, puisque nous subissons déjà tout un tas de déterminations à cause de nos origines, de nos parents, de notre culture, alors qu’est-ce qu’une détermination supplémentaire ? Ils sont la véritable extrême droite de notre époque, celle qui entend créer une race d’humains supérieurs en s’hybridant avec la machine.

(1) «L’Utérus artificiel» d’Henri Atlan, Seuil, 215 pp, 19,30 €.

Dessin Yann Legendre

Laure Noualhat

La Reproduction artificielle de l’humain d’Alexis Escudero Editions Le Monde à l’envers, 7 €.

 

POUR AVOIR DENONCE CE BUSINESS L'AUTEUR A DU SUBIR UN LYNCHAGE MEDIATIQUE.... HOMOPHOBE, SEXISTE... IL DU SE JUSTIFIER LONGUEMENT... NUL DOUTE QU'IL A COMPRIS ET QU'IL SAURA SE TAIRE AUJOURD'HUI!

José BOVE est clair.

FIGAROVOX/REDIFFUSION - La militante féministe et de gauche Marie-Jo Bonnet analyse les conséquences et les enjeux d'une extension de l'aide médicale à la procréation aux couples lesbiens. Selon elle, cela soulèverait de nombreux problèmes éthiques.


Marie-Josèphe Bonnet est historienne. Femme de gauche engagée depuis longtemps dans les milieux féministes, elle avait participé à la fondation du mouvement des «Gouines rouges» dans les années 1970. Dans son dernier livre Simone de Beauvoir et les femmes (Albin Michel, 2016), elle analyse le rapport ambigu de l'auteur du Deuxième sexe à la cause des femmes.


Cet entretien a été réalisé en juillet 2016. Nous le republions à l'occasion de la publication de l'avis favorable du Comité consultatif national d'éthique (CCNE).

FIGARO. -«Il n'y a aucune raison de discriminer les couples lesbiens par rapport aux couples hétérosexuels», a dit récemment Laurence Rossignol, affirmant sa volonté d'ouvrir la Procréation Médicalement Assistée aux femmes homosexuelles. Que pensez-vous de cette prise de position?

Marie-Jo BONNET. - Le mot «discrimination» ici ne convient car on ne peut pas comparer les couples hétérosexuels dont un membre est stérile avec les couples de femmes qui ne le sont pas. Pour parler discrimination il faudrait que les deux situations soient comparables, ce qui n'est pas le cas ici.

Par ailleurs, parler de «PMA» pour les couples de lesbiennes n'a pas de sens et la plupart des gens ne savent pas ce que ce sigle recouvre. Il faudrait en fait parler de l'IAD, c'est à dire d' «insémination artificielle avec donneur», et précisons, «donneur anonyme». Or c'est l'anonymat qui me pose problème, pour les couples de femmes comme pour les couples hétérosexuels. On a décidé de ne pas regarder la stérilité en soi, mais «l'infertilité» des couples. Du coup, on masque le fait que dans le cas des couples hétérosexuels c'est l'homme qui est stérile. Il n'est pas le père de l'enfant. Toute cette histoire est batie sur un mensonge dont la première victime est l'enfant. De quel droit est-ce que je m'autoriserais à priver l'enfant de la connaissance de ses origines?

«Toute cette histoire est batie sur un mensonge dont la première victime est l'enfant»

De plus l'ouverture de l'IAD à toutes les femmes poserait le problème de la rareté des gamètes. Contrairement à ce qu'on imagine aujourd'hui, les donneurs de gamètes sont peu nombreux. Il y a seulement 250 donneurs de sperme en France. Et on nous dit que ce n'est pas suffisant pour répondre à la demande des couples hétérosexuels stériles qui doivent attendre un an et quelque fois plus avant de commencer le long processus de procréation médicalement assistée. Où trouver les gamètes manquantes? En payant les donneurs de sperme? On risque d'ouvrir la porte à la marchandisation. En France, la gratuité est le rempart à la marchandisation. D'un simple point de vue pratique cette «ouverture» de la PMA à toutes les femmes est impraticable.

Comment expliquez-vous que le droit à avoir des enfants soit devenu une revendication homosexuelle? Etait-ce déjà le cas dans les années 1970 quand vous militiez avec les Gouines rouges?

A l'époque, on ne voulait pas d'enfants! Et celles qui en voulaient avaient recours à des moyens classiques c'est à dire qu'elles demandaient de l'aide à des amis et faisaient ça chez elles à l'aide d'une seringue! Ca se passait très bien. On était obligés de s'entendre. Autrement dit, la relation sociale entre les genres était maintenue. L'IAD fait éclater cette relation sociale. Parler de droit ou de discrimination sur ce terrain est un abus de langage. Car l'enfant n'est pas plus un droit qu'il n'est un devoir. On a trop tendance à l'oublier aujourd'hui.

La technicisation de la grossesse ne pose-t-elle pas fondamentalement le problème de la «reproduction artificielle de l'humain» (Alexis Escudero)?

«Je crois en effet que la médicalisation de la grossesse pose un problème en soi» 

Je crois en effet que la médicalisation de la grossesse pose un problème en soi. Ce qu'on nous présente comme un progrès est en réalité une reprise en main par le pouvoir médical des acquis de ces quarante dernières années par les femmes avec la maitrise de notre fécondité. Car L'IAD suppose des consultations, un bilan sanitaire et génétique, avec parfois une stimulation ovarienne, toujours très dangereuse à long terme. Et cerise sur le gâteau, un traitement médical pour fixer la grossesse. C'est beaucoup de soucis pour une grossesse qui peut se faire dans des conditions plus conviviales et plus simples.

Aujourd'hui, être contre la PMA ou la GPA apparait comme «de droite» voire réactionnaire. Comment expliquez-vous que la gauche en ai fait une revendication? Pourquoi y a t-il si peu de voix de gauche qui osent s'opposer à ces revendications?

«La “stérilité sociale” est une notion selon moi très dangereuse, à la limite homophobe»

Ce n'est ni une revendication de droite ni une revendication de gauche. D'ailleurs les pays ultra libéraux ont ouvert toutes grandes les vannes de la PMA, y compris les pays catholiques comme l'Espagne, parce que c'est un marché et ça rapporte. En France, c'est un gouvernement de droite qui a donné l'autorisation de fonder des CECOS (Centres d'Etudes et de Conservation des Oeufs et du Sperme), en l'occurrence Simone Veil qui voulait montrer que l'avortement n'empêchait pas la natalité.

Nous sommes nombreux à gauche à s'opposer à la médicalisation de la grossesse et plus nombreux à refuser la GPA. Quant à moi, je ne vois pas en quoi la PMA serait un «progrès». L'insémination artificielle avec donneur anonyme est un pis aller qu'on a décidé de réserver aux hommes stériles pour sauvegarder l'image de l'homme «viril». Avec en prime le mensonge sur l'origine de l'enfant, toujours dangereux car il mène à la forclusion, c'est-à-dire à l'impossibilité psychique d'accéder à son origine.Certains parlent de «

La «stérilité sociale» ...

La «stérilité sociale» est une notion selon moi très dangereuse, à la limite homophobe, comme si la relation amoureuse entre femmes était stérile. Culturellement, les lesbiennes ont beaucoup apporté à la société. Elles ont été des vecteurs d'évolution sociale très importants.

https://offensiverevue.files.wordpress.com/2015/02/offensive37.pdf

analyse

LA PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE (PMA)EST-ELLE VRAIMENT, UN COMPLÉMENT LOGIQUE À L’OBTENTION DE NOUVEAUX DROITS POUR LES GAYS ET LES LESBIENNES, NOTAMMENT SUR LA FILIATION?

PMA= Produire de la Maternité Automatique…?

PMA, FIV, GPA, IAD1 – autant de sigles qu’on entend de plus en plus, qu’on voit sur des pancartes en manif… Et qui peuvent susciter bien des interrogations. Pour de nombreuses militant-e-s LGBT et féministes, l’accès à la PMA pour les couples de lesbiennes est un des grands « manques » de la loi sur le mariage et l’adoption pour toutes et tous. Il devrait être inclus dans le projet de loi sur la famille repoussé à une date indéterminée. Cette revendication, qui semble couler de source pour de nombreux groupes LGBT et féministes, soulève pourtant bien des questions. On ne s’attardera pas ici sur la GPA, revendication moins courante, et dont le refus nécessite probablement moins d’argumentation : être les ventres reproducteurs d’hommes gays ou d’hommes hétéros, non merci !

LA PMA, QU’EST-CE QUE C’EST ? La PMA, c’est l’ensemble des techniques médicales permettant la procréation « en dehors du processus naturel ». L’intervention la plus courante, la fécondation in vitro, implique un traitement hormonal par injections pendant environ un mois, accompagné d’un suivi gynécologique pour suivre la taille et la quantité d’ovocytes produits. Lorsque ces paramètres sont jugés satisfaisant, les ovocytes sont prélevés chirurgicalement, et la FIV en tant que telle a lieu dans un tube à essai. Elle est suivie, si elle a fonctionné, par le transfert d’embryons dans l’utérus de la femme. D’embryons au pluriel, afin d’avoir plus de chance qu’au moins un se développe… D’où plus de naissances multiples que pour les grossesses « naturelles ». En France, en 2010, 18 % des accouchements suite à des FIV étaient gémellaires (0,3 % avec des triplés ou plus)2.

Dans le monde, 5 millions d’enfants seraient nés suite à des FIV. En France, pour la seule année 2010, les FIV ont donné lieu à plus de 15 000 naissances (si on considère toutes les techniques de PMA, 22 000), presque 3 % des naissances. La PMA est censée répondre aux problèmes d’infertilité des couples hétérosexuels, et au désir d’enfant des lesbiennes. Son accès n’est pour le moment possible en France que pour les premiers, mais les couples lesbiens qui souhaitent un enfant par ce procédé peuvent se rendre moyennant quelques milliers d’euros dans des cliniques en Belgique ou en Espagne (où toute femme, indépendamment de son état civil et de son orientation sexuelle, a droit à la PMA). Il y a quelques raisons de ne pas vouloir de la PMA, pas plus pour les lesbiennes que pour les hétéros. Elle est inutile : Les personnes fertiles n’ont pas besoin d’être aidées par la médecine pour concevoir des enfants. C’est bête à dire, mais on semble parfois l’oublier : la majorité des gens, hétéros ou homos, sont fertiles. Les lesbiennes ou les femmes célibataires qui veulent concevoir un enfant ont besoin d’un don de sperme, point barre ! Par ailleurs beaucoup de couples hétéros sont orientés vers la PMA de façon précipitée : il faudrait attendre au moins deux ans « d’essais infructueux » avant d’envisager raisonnablement des problèmes d’infertilité. Car tout peut influencer la fécondité, pas uniquement les caractéristiques de nos gamètes : les conditions de vie, de travail, les pressions (évidemment bienveillantes) de la famille et des proches (« alors ce bébé ? », « tu ne rajeunis pas », etc.), les antidépresseurs ou les anxiolytiques pris pour oublier lesdites pressions… La culpabilisation à coups de « Attention vous allez être trop vieille ! », qu’elle émane d’un proche ou d’un médecin, est à elle seule scandaleuse. La fécondité baisse effectivement avec l’âge, mais jusqu’à 40 ans la grande majorité des femmes qui essaient d’avoir un enfant y arrivent. On constate des grossesses non désirées au moins jusqu’à 45 ans en nombre et les femmes sont en moyenne fécondes jusqu’à 50 ans3 . Mais une femme qui ne veut pas d’enfant tout de suite, voire qui n’en veut pas du tout, c’est suspect… Les personnes (vraiment) infertiles qui se tournent vers la PMA n’augmentent que très peu leurs « chances » de concevoir un enfant4 . Bon, c’est peut-être pour ça que des médecins n’hésitent pas à pousser vers ces techniques des gens qui n’en ont pas besoin, ça améliore les statistiques !

La PMA est sexiste.

Injections d’hormones, prélèvement d’ovocytes… : durant une PMA, le corps d’une femme est manipulé, mesuré, « dopé »… On peut vraiment parler de réification du corps féminin : ce qui compte, ce n’est plus la personne, mais son ventre et ses capacités reproductrices. En toute logique, les effets secondaires immédiats sur les femmes traitées sont négligés. Et les effets médicaux à long terme des injections d’hormones pour obtenir les ovulations multiples permettant de procéder aux FIV restent pour le moins flous (les premières fécondations in vitro ont à peine plus de trente ans). Le choix entre une « simple » insémination artificielle et une FIV est fait par le médecin, de façon parfois très arbitraire : « Vous avez tel âge, donc… ». La PMA, c’est le contrôle du corps médical sur la fertilité des lesbiennes – alors que, on le répète, lesbienne ne veut pas dire infertile ! Si l’insémination artificielle n’était pas interdite par la loi hors du cadre médical (art. 511-12 du code pénal et article L. 673-3 du code de la santé publique), les dons de sperme et inséminations « maison » seraient sans doute plus nombreux, et la PMA semblerait moins nécessaire. Ces pratiques, ne nécessitant pas beaucoup plus de matériel qu’un récipient et une seringue dépourvue d’aiguille, sont déjà utilisées par des couples de femmes ou dans des projets de coparentalité.

La PMA est raciste et eugéniste.

Dans le cas d’une PMA utilisant un don de sperme, celui-ci est sélectionné par l’équipe médicale en fonction de la couleur de peau, du « type » du donneur et du compagnon ou de la compagne de la femme qui suit la PMA. Et on est censé- e- s trouver ça normal ? Même si leur motivation est sans doute de donner l’illusion que l’enfant est « vraiment » celui de ses parents, elle n’en est pas moins questionnable. Et imaginons que les procédures d’adoption suivent le même genre de logique!

Les pratiques de PMA sont une porte ouverte à l’eugénisme : de toute façon, on ne gardera pas tous les embryons et, avec les diagnostics préimplantatoires, on peut choisir ceux qu’on implantera dans l’utérus de la femme traitée sur des critères de « santé » (et dire qu’il y a des gens qui font encore des enfants sans faire vérifier génétiquement les embryons par la médecine !) et peut-être sur d’autres critères dans un futur proche5 , ou dès aujourd’hui dans d’autres pays. Les embryons qui ne sont pas utilisés pour tenter une grossesse finissent en partie comme matière première pour la recherche. En France, où la législation est pourtant assez sévère à ce sujet, plus de dix mille embryons cryoconservés dans les laboratoires de FIV ont été donnés à la recherche, car ils ne répondaient plus au projet parental des personnes étant à leur origine, et ne pouvaient être accueillis par un autre couple6 …

TOUTE-PUISSANCE TECHNOLOGIQUE

En Israël, la loi est beaucoup plus « permissive » : par exemple, la gestation pour autrui est légale, ainsi que la vente d’ovocytes (depuis 2010). Ces lois libérales, qui font aussi partie d’une politique explicitement nataliste, sont très profitables pour les industries biotechnologiques. La vente d’ovocytes est autorisée pour des dons à d’autres femmes, mais aussi directement pour la recherche. Et les risques encourus pour les femmes donneuses sont encore une fois éludés. Et sur le dos de qui ? De femmes pauvres, pour changer7 . Les techniques de la PMA, et l’idéologie qui l’accompagne, sont une machine technologique invasive. Les « perspectives » dans ce domaine, c’est l’utérus artificiel, la sélection eugénique… Dans un contexte où la maternité est toujours (à nouveau ?) ultravalorisée comme accomplissement ultime d’une femme, nous avons de quoi nous inquiéter. L’obsession de la filiation biologique et du « bébé parfait » nous amène en effet à nous remettre sans aucun recul dans les mains de la Science. Comme le dit le collectif féministe Rage de nuit, « enfant d’origine contrôlée et retour de l’idée d’instinct maternel : sale temps pour l’émancipation ». Alors pourquoi ne pas lutter pour se débarrasser de ces injonctions constantes à transmettre nos gènes ? Pourquoi ne pas lutter pour faciliter l’accès à l’adoption plutôt que celui aux techniques de PMA ? L’adoption présente l’avantage de remettre à sa place la biologie, et d’affirmer que la parenté est d’abord sociale.

Anita

 

Derrière les sigles

PMA= procréation médicalement assistée. En France, elle est encadrée par la loi n° 2004-800 du 6 août 2004 relative à la bioéthique. Selon ce texte, « l’homme et la femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer, mariés ou en mesure d’apporter la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans et consentant préalablement au transfert des embryons ou à l’insémination. L’assistance médicale à la procréation peut être réalisée avec tiers donneur lorsqu’il existe un risque de transmission d’une maladie d’une particulière gravité à l’enfant ou à un membre du couple, lorsque les techniques d’assistance médicale à la procréation au sein du couple ne peuvent aboutir ou lorsque le couple y renonce ». Quatre tentatives de fécondation in vitro peuvent être remboursées par la Sécurité sociale, qu’une grossesse ainsi obtenue ait été ou non suivie de la naissance d’un enfant. La PMA inclut les techniques décrites ci-dessous ainsi que, suivant les pays, des dons d’ovocytes et d’embryons, la congélation des gamètes et des embryons.

GPA= Gestation pour autrui, pour ne pas dire « mère porteuse ».

IA= Insémination artificielle : technique médicale ou « artisanale » au cours de laquelle le sperme d’un homme est prélevé et déposé dans l’utérus ou le vagin d’une femme.

IAD= Insémination artificielle avec donneur : l’homme qui fournit le sperme ne sera pas un parent social du futur enfant.

FIV= Fécondation in vitro : des spermatozoïdes et des ovocytes sont mis en présence dans une boîte de culture (voire les spermatozoïdes sont injectés à l’aide d’une pipette dans les ovocytes - voir illlustration ci-contre)

" Toute sa carrière, Testart n'a cessé de dénoncer ce qu,il faisait, et de faire ce qu'il dénonçait.Niant ses contradictions et ses erreurs, persistant à défendre la FIV tout en dénonçant le DPI, il prétend aujourd'hui s'opposer à l'eugénisme en réclamant que soit limité à un seul le nombre de critères génétiques examinés dans le cadre d'un DPI.Un seul? Pourquoi pas deux?Trois? La contre-expertise citoyenne est une reddition permanente"! ("La reproduction artificielle de l'Humain "- p.112)

Jacques Testart est biologiste, il est le père scientifique du premier bébé éprouvette en France. Faire un enfant n'est pas un caprice et utiliser la médecine pour ça (PMA) coûte cher à l'Assurance Maladie. Il n'y a aucune raison que la médecine intervienne pour satisfaire les envies d'enfant des couples homosexuels qui peuvent en avoir autrement."

Emmanuel Faux reçoit Jacques Testart, directeur de recherche honoraire à l'Inserm, auteur de Faire des enfants demain (éd. du Seuil).

Voici la mise au point des éditions Le monde à l’envers, à propos des polémiques autour du livre La reproduction artificielle de l’humain (Lire le communiqué mis en page)

En juin 2014, les éditions Le monde à l’envers ont publié le livre La reproduction artificielle de l’humain d’Alexis Escudero (1), qui critique l’eugénisme et la marchandisation du vivant. Les débats qui ont suivi ont été enflammés, au point que l’éditeur a été accusé publiquement d’homophobie et d’antiféminisme (2). Nous récusons ces qualificatifs, qui vont à l’encontre de toutes nos valeurs et de nos pratiques et qui ont servi à empêcher tout débat sur le fond.

Puisqu’il faut être clair : Le monde à l’envers, maison d’édition libertaire, est favorable à une simplification des démarches d’adoption pour les couples homosexuels (et hétérosexuels au passage) ; à l’homoparentalité (l’amour qu’on peut donner à un enfant ne dépendant évidemment pas de sa propre orientation sexuelle) ; à une protection des couples lesbiens qui pratiquent des inséminations artificielles « sauvages » (et qui ne bénéficient aujourd’hui d’aucune reconnaissance légale) ; à la pertinence de l’utilisation de la notion de genre ; à un questionnement sur l’injonction à la parentalité (qui pèse d’autant plus fort sur les femmes) ; à une remise en cause des modèles familiaux traditionnels ; à la lutte contre les stéréotypes de genre (publicité, livres pour enfants, choix des métiers…) ; à la lutte contre les inégalités de revenu entre les hommes et les femmes ; à l’arrêt de la psychiatrisation et de l’intolérance envers les personnes transgenres ; à la défense du droit à l’IVG ; à une meilleure information sur les sexualités et les contraceptions ; à la lutte contre les violences faites aux femmes ; à un équilibrage du travail domestique entre hommes et femmes. Par ailleurs, nous sommes fermement opposés aux manifestations publiques d’homophobie qui ont envahi nos rues en 2013 (Manif Pour Tous, Journées de retrait de l’école, délires conspirationnistes sur la « théorie du genre »). Certains d’entre nous sont descendus manifester contre les réactionnaires il y a deux ans, tout comme ils avaient manifesté pour le Pacs en 1999, ou avaient participé à de nombreuses manifestations antifascistes depuis quinze ans.
Quant à l’auteur il a précisé ses positions dans des interviews suivant la publication du livre, afin de couper court à toute récupération par les mouvements réactionnaires d’inspiration religieuse (3).

Pamphlet & crispation

L’auteur s’inscrit dans la tradition littéraire du pamphlet. Sans doute, certaines « blagues » ou règlements de compte – d’ailleurs périphériques dans le raisonnement – étaient dispensables. Vu les réactions de certaines personnes, nous constatons que nous avions sous-estimé la capacité du mouvement libertaire à assumer des désaccords en son sein et à mener sereinement les débats qui s’imposent, et par conséquent sous-estimé également la violence que ressentiraient des personnes à la lecture de certains passages du livre. Il n’était pas dans notre intention d’exercer une violence envers des personnes : nous pensions que le livre réussirait à déclencher un débat plutôt qu’une guerre de positions. Cette crispation nous interpelle, car nous pensons que dans les années à venir le mouvement pour l’Emancipation va devoir affronter d’autres clivages qui le traversent.


Le débat sur la forme de l’ouvrage a trop occulté les questions de fond qu’il soulève, et qui ont motivé notre intérêt pour sa publication : marchandisation de l’humain, eugénisme, appropriation des corps par les experts et les médecins, émergence du courant transhumaniste d’une part ; influence de la philosophie post-moderne sur la gauche d’autre part. Questions qui, pensions-nous, intéresseraient au premier chef les féministes, les anarchistes et les anti-capitalistes ; sachant que ce livre n’a jamais été pensé comme la référence sur la question mais comme une prise de position, donc une invitation au débat.

Universalisme & politique des identités

Selon nous, le clivage révélé par La reproduction artificielle de l’humain n’oppose pas féministes et homophobes.
Le clivage s’inscrit dans un débat philosophique et politique qui court à gauche depuis plusieurs années entre modernes et post-modernes, universalisme émancipateur et « politique des identités » (4).

Un résumé rapide de cette querelle philosophique est impossible. Tentons tout de même de clarifier le débat.

Les deux courants se revendiquent de l’émancipation humaine, et puisent leurs racines dans le matérialisme marxiste et dans l’idée que le discours politique a le pouvoir de transformer le monde.
L’universalisme prétend que certaines valeurs valent pour tous et toutes et méritent d’être universellement défendues ; la politique des identités considère que les valeurs dites « universelles » sont des valeurs issues de la Modernité Occidentale Blanche Hétérosexuelle, intrinsèquement liées à l’impérialisme occidental et à la perpétuation des privilèges des dominants, et remet en cause l’idée même d’universalité.

Existe-t-il une vérité objective dépassant les individus ?

Pour les post-modernes, tout dépend de la position de celui qui parle : il n’y a pas de vérité extérieure au langage. Le langage étant d’abord une construction sociale inscrite dans des rapports de pouvoir, toute vérité est située (elle dépend de la position de celui qui l’énonce). Tout comme la vérité, les valeurs sont relatives et dépendent du contexte : l’Occident n’a pas à imposer les siennes aux autres sociétés.
Pour l’universalisme, au contraire, il existe bien une vérité objective en-deçà du langage et des cultures humaines ; tout comme il existe des valeurs universelles qui valent pour toutes les cultures et tous les individus au-delà des particularismes. La question ouverte reste la définition de ces valeurs dans une perspective d’émancipation.

« Sommes-nous d’accord ou non que certains principes doivent être universellement défendus ?

Par exemple, sur le droit des femmes à disposer de leur corps et de leurs vies ; pensons-nous qu’il s’agit de principes intangibles, qui ont une valeur universelle donc pour lesquels il faut lutter partout – ou bien pensons-nous qu’il s’agit de principes engendrés par certaines sociétés, qui doivent y rester contingentés, et finalement que les femmes de communautés extérieures à ces sociétés n’ont pas à y accéder ? » (5)

Politiquement, il découle de l’approche post-moderne que, dans le cadre de luttes d’émancipation, seuls les groupes considérés comme opprimés doivent avoir droit à la parole, et que toute critique de ces groupes est toujours un rappel à l’ordre oppressif (6). Pourtant, faut-il le rappeler : de la même façon que le PCF ne représente pas « les ouvriers », l’inter-LGBT ne représente pas « les LGBT ». Ce sont des organisations politiques, qui tiennent des discours politiques, et qui doivent pouvoir être critiquées politiquement. Il nous semble que le livre d’Alexis Escudero se situe bien sur ce terrain politique (et non moral), et que ses critiques attaquent des idées et des organisations (et non des individus et des pratiques personnelles).
Mais il est logique – quoique tragique – qu’en cas de désaccord, ceux qui souscrivent aux idées post-modernes se sentent attaqués dans leur personne même, et accusent le contradicteur d’être homophobe.
Certes, le travail d’Alexis Escudero aurait gagné a être enrichi de témoignages et de rencontres, en plus de ses références journalistiques, scientifiques et philosophiques.
La qualité de sa recherche nous semble justifier son droit à la parole – qui ne prive pas les « premiers concernés » d’utiliser le leur, bien au contraire.
Car s’il est bien évident qu’il faut écouter la parole de chacun, et en particulier celle des dominés et des exploités, le raisonnement selon lequel seuls les « premiers concernés » peuvent parler d’émancipation est une impasse. Si chacun ne peut parler que de lui-même, c’est la mort de la politique.

Par ailleurs, qui choisit quelles positions sont valables pour parler ? Les dominés eux-mêmes ? Les CV des maîtres à penser de la politique des identités montrent qu’il font plus partie des dominants que d’autres personnes, par exemple issues de familles ouvrières à faible capital culturel (7). Chassez les privilèges et les rapports de pouvoir, ils reviennent par la fenêtre.

Intermède historique


« En aucun cas on ne doit céder au chantage de la condition ouvrière, féminine, homosexuelle, tiers-mondiale, ou autre. Nous n’avons de leçon de souffrance à recevoir de personne. La misère n’est pas pour nous une donnée quantifiable à mesurer pour déterminer le plus opprimé, donc le plus révolutionnaire potentiellement. Nous ne sommes pas les sociologues de la misère. […] Bien plus, celui (celle) qui tombe victime de ce chantage à l’exploitation maximum, ou qui exerce une telle démagogie, prouve qu’il (elle) a encore besoin d’une justification ou d’une caution. Son besoin de révolution doit être bien pâle. La glorification de l’ouvrier en tant qu’ouvrier, de la femme en tant que femme, de l’homosexuel en tant qu’homosexuel…, autant de moyens pour briser l’aspiration à une communauté humaine. » (Paru dans le journal du FHAR en 1974) (8).

Reprendre l’initiative à l’ère du capitalisme technologique

Au XXIème siècle, le capitalisme se déchaîne et se combine avec les anciennes formes de dominations, toujours présentes. L’accélération technologique des dernières années n’est pas la lubie de quelques « techno-obsessionnels », mais la dynamique du Capital.
Elle affecte les rapports de classes, de genres et les vies individuelles. Les rapports sociaux de plus en plus violents génèrent en retour des replis identitaires.
L’époque est favorable au Front national, à La Manif Pour Tous, aux islamistes, c’est à dire à l’extrême-droite dans ses variantes nationaliste et religieuse ; plus qu’aux libertaires, aux féministes et aux anti-capitalistes.
La crise profite au camp de la Peur et de la Réaction plus qu’à celui de l’Émancipation.
Mais le contexte politique ne se limite pas à cela. À l’ère des technologies convergentes (9), une nouvelle extrême-droite émerge : le transhumanisme, qui entend créer une race supérieure par hybridation de l’homme et de la machine.
(Note MJ : ça fait du bien de voir que dans le camp d'en face il y a des gens lucides et pas décidés à la fermer!)

S’il faut bien sûr combattre l’extrême-droite religieuse de La Manif Pour Tous, oublier l’extrême-droite transhumaniste est une erreur, qui sacrifie la stratégie (le temps long) à la tactique (le court terme) (10). (Note M.J. : c'est dommage de croire ce que disent les journaux de La Manif Pour Tous...)
Si nous ne prenons pas en compte les nouvelles conditions de l’époque ce sont d’autres forces politiques qui avanceront.
C’est ainsi que La Manif Pour Tous (avec laquelle Alexis Escudero a évidemment refusé tout contact... Note M.J. Alexis Escudero n'est pas fou...ce serait signé sa mort!...courageux mais pas téméraire... Refuserait-il aussi de débattre, avec La Manif Pour Tous sous prétexte que ce sont des "fachos"? Ce serait dommage et contradictoire avec ce qui est dit plus haut...La Manif Pour Tous ne s'est pas "emparé" du sujet, elle a été la première à se lever pour combattre! ) ne nous a pas attendu pour s’emparer du sujet de la marchandisation du corps.
C’est un trait de l’extrême-droite que de toujours tenter, par faiblesse théorique ou par stratégie politique, de s’emparer de nos mots d’ordre et de récupérer nos luttes. (Note MJ : MDR! Récupérer vos luttes! ...vous ne faites que dénoncer ce que vous avez semé... la liberté pour tous sans Dieu, ni maître...)
La reproduction artificielle de l’humain a reçu de nombreux soutiens de la part de membres du peuple de gauche qui ne se reconnaissent ni dans les idées réactionnaires homophobes, ni dans les revendications pro-PMA et pro-GPA, et très mal à l’aise devant le choix binaire « réaction morale versus ‘‘progrès’’ techno- capitaliste ». Si les libertaires se contentent d’une foi naïve dans le progrès technologique, enrobée de slogans rebelles, il ne faut pas s’étonner de rester à la remorque du PS et de l’extrême-gauche. (Note MJ. : et ils osent parler de récupération de "leurs" luttes"?)

Selon nous, pour grandir, le mouvement pour l’Émancipation doit reprendre l’initiative.
Hélas une frange non-négligeable du mouvement cherche avant tout à se construire un cocon, une zone d’autonomie temporaire destinée à se protéger de la violence des rapports sociaux (qui ne fait que croître). Sans doute, de telles zones sont précieuses : ce n’est pas la peine, voire ce n’est pas possible, de s’exposer inutilement à la violence sociale. Mais cela ne doit pas prendre le pas sur l’élaboration de stratégies destinées à changer ces rapports sociaux.

En route !


Questionner les rapports de genres, le retour des mouvements réactionnaires et l’idéologie naturaliste et critiquer l’accélération technologique, les nouvelles formes d’extrême-droite et l’idéologie post-moderne (11) : cette « convergence des luttes » nous intéresse, et ce n’est pas pour rien que dans notre catalogue se mêlent depuis cinq ans des luttes, des analyses, des tons et des réflexions différentes. Pas pour rien que depuis des années nous nous activons localement à tisser des liens entre personnes et entre luttes. Mais la question reste ouverte : comment « converger » sans se réduire au plus petit dénominateur commun ? Comment faire pour que la « convergence des luttes » ne soit pas juste un slogan qui étouffe les critiques et les visions divergentes, un synonyme de « Viens te ranger sous mon drapeau, ça va bien se passer » ? Comment, au final, reconnaître un « droit de tendance » aux différentes composantes du mouvement pour l’Émancipation ? Certains groupes et certaines personnes sont spécialisés dans le consensus (parfois trop), d’autres dans le dissensus (parfois trop).

Nous n’allons pas faire ici la leçon aux uns ou aux autres, non merci ; par contre nous estimons que le rôle d’une maison d’édition de lutte comme la nôtre est d’assumer les deux tâches : nourrir la réflexion critique aussi bien que les solidarités concrètes.

(Note M.J. : inutile de se voiler la face, cette convergence des luttes est impossible...car on ne peut pas faire converger ce qui diverge fondamentalement!)


Aucun des livres que nous avons publiés n’est parfait. 

La reproduction artificielle de l’humain ne l’est pas non plus. S’il fallait l’éditer aujourd’hui nous l’éditerions ; et nous ne l’éditerions pas de la même façon.

Certaines choses n’y figureraient probablement pas, d’autres qui n’y sont pas y figureraient, et certaines choses ne seraient pas écrites de la même façon.

(Note M.J. "La maison d'édition fait "repentance" comme de vulgaires "cathos" ...LOL!)

Le livre est maintenant tel qu’il est : nous allons évidemment continuer à le distribuer, tout comme nous allons continuer notre activité éditoriale, en éditant des ouvrages qui viendront compléter celui-ci. Nous publierons les livres qui nous plaisent, parce que nous les trouverons intéressants, parce qu’ils nous questionneront, parce qu’ils seront beaux, parce qu’ils nous feront rêver ou redescendre sur Terre. Nous invitons chacun à nous proposer des textes à publier ; nous dénions à quiconque le droit de nous dire ce qui est publiable et ce qui ne l’est pas, qui est fréquentable et qui ne l’est pas.

Les éditions Le monde à l’envers
9 juin 2015

Notes
(1) Alexis Escudero, La reproduction artificielle de l’humain, Le monde à l’envers, 2014.
(2) Pour un aperçu des débats houleux, on peut se référer au site du journal Article 11, http://www.article11.info/?Numero-1… et http://www.article11.info/?Alexis-E…. Un tract grenoblois qui nous demande de ne pas rééditer l’ouvrage : http://grenoble.indymedia.org/IMG/p….
(3) Voir par exemple l’émission Terre à terre, 27/09/2014 (http://www.franceculture.fr/emissio…), et Libération, 1/11/2014 (http://www.liberation.fr/terre/2014…). En lien sur https://alexisescudero.wordpress.com.
(4) Pour un aperçu du débat, voir par exemple Céline Lafontaine, L’empire cybernétique. Des machines à penser à la pensée-machine, Seuil, 2004 ; Jordi Vidal, Servitude et simulacre, réfutation des thèses réactionnaires et révisionnistes du postmodernisme, Allia, 2007 ; Walter Benn Michaels, La diversité contre l’égalité, Raisons d’agir, 2009, et la réponse de Jérôme Vidal dans La revue internationale des livres et des idées (n° 13, 2009) ; le premier numéro de la revue L’autre côté, « La French Theory et ses avatars » (2009, http://www.revuelautrecote.com).
(5) Léo Picard, « Pour un universalisme émancipateur – contre l’islamophobie, contre l’islamisme, contre les clivages identitaires », 17 mai 2015, http://culture.revolution.free.fr/e….
(6) En prétendant lutter contre l’« essentialisation » des groupes sociaux, la politique des identités produit un relativisme culturel qui conduit insidieusement à « naturaliser » la culture ; de la même façon que la Nouvelle Droite a généré dans les années 70 un racisme « culturaliste » et différentialiste tout aussi détestable que le racisme naturaliste. Sur les convergences entre politique des identités et Nouvelle Droite dans leur refus de l’universalisme, lire l’interview de Jean-Loup Amselle sur le site Confusionnisme.info, http://confusionnisme.info/2015/02/….
(7) Voir par exemple les auteurs publiés aux éditions La fabrique ou Amsterdam. Mais nous n’entrerons pas plus avant dans ce jeu : notre critique concerne des positions politiques, et non des personnes.
(8) Constance Chatterley, « Le Féminisme illustré ou Le Complexe de Diane » dans Le Fléau social (journal du FHAR, Front homosexuel d’action révolutionnaire), n° 5-6, [1974], réédition Blast & Meor, 2015 (http://blastemeor.noblogs.org/).
(9) Nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives, ou NBIC.
(10) « L’extrême droite c’est, en un mot, l’affirmation d’un projet de société ou­vertement inégalitaire. », Collectif Lieux Communs, Ce que nous appelons extrême-droite, mars 2014, https://collectiflieuxcommuns.fr/-t….
(11) Signalons l’article d’Anita (injustement oublié dans les sources d’Alexis Escudero) « PMA = Produire de la Maternité Automatique…? », Offensive n°37, mars 2013 (https://offensiverevue.files.wordpr…) et l’émission féministe de l’automne 2014, Dégenré-e / Lilith, Martine et les Autres   « PMA, oui oui, on en parle » (http://www.radiorageuses.net/spip.p…

La Gauche violente et lyncheuse s'en ai donné à coeur joie contre Alexis ESCUDERO traité de tous les noms... ceux réservé habituellement aux militants de La Manif Pour Tous!

 

Dialectique éristique ou l’Art de donner toujours tort à Alexis Escudero

dimanche 23 novembre 2014 par anonyme

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Dialectique éristique ou l’Art de donner toujours tort à Alexis Escudero

 

Si vous lisez La reproduction artificielle de l’humain à haute voix, vous sentirez mauvais de la bouche. No pasaràn !

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Alexis Escudero a publié récemment la Reproduction artificielle de l’humain. Selon lui : « PMA et GPA ne signifient pas l’égalité des minorités et des majorités sexuelles dans leur rapport à la procréation mais la soumission de tous et toutes à l’institution médicale, à l’État, à l’économie, et à la tyrannie technologique. A rebours des positions tenues par la gauche ces deux dernières années, les partisans de la liberté et de l’émancipation doivent s’opposer à la reproduction artificielle de l’humain, et à ce qu’elle implique inévitablement : eugénisme, marchandisation des corps et du vivant, manipulation génétique des embryons, transhumanisme. »

Vous avez tous une bonne raison d’en vouloir à Alexis Escudero ! Vous pensez que c’est un crypto-fasciste, c’est à dire qu’il ne pense pas comme vous. Son livre vous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. Vous êtes d’accord avec lui mais ne voudriez pas passer pour un con-vaincu. Vous ne l’avez pas lu – ou pas compris – mais vous n’êtes pas d’accord. Vos copains ne sont pas d’accord. Vous défendez la PMA – c’est à dire l’eugénisme et la marchandisation du vivant. La perspective de passer pour un transhumaniste vous amuse plutôt. Vous voudriez faire taire Escudero. Vous manquez d’arguments. Vous ne parvenez pas à vous hisser à la hauteur du débat politique.

Ces quelques stratagèmes sont fait pour vous. No pasarán !

Stratagème I - Ce n’est pas le moment

Ce n’est jamais le bon moment. Vous l’avez finement analysé : les années 30 sont de retour. (Ok, on vous l’a un peu soufflé, mais faites comme si). La crise économique. Le fascisme rampant. La montée du FN. Dans ce contexte, toute pensée peut faire le jeu de l’extrême droite. En fait, la pensée est l’ennemie. Mieux vaux rester uni-e-s, taire les désaccords, et continuer à communier dans notre bulle radicale. Laissez la réflexion et l’initiative aux cathos intégristes, aux homophobes et à l’extrême droite. Planquez les sujets complexes sous le tapis, d’autres s’en occuperont plus tard. (Et si vous regardez ailleurs qui peut prétendre que ce sont des problèmes ?) Gardez-vous des péchés de réflexion et d’autonomie de pensée. Veillez sur les consciences de vos camarades. Dans cette croisade pour interdire tout débat, la Manif pour tous est votre meilleure alliée.

Stratagème II – Recourez à l’insulte

Shopenhauer : « Lorsque l’on se rend compte que l’adversaire nous est supérieur et nous ôte toute raison, il faut alors devenir personnel, insultant, malpoli. Cela consiste à passer du sujet de la dispute (que l’on a perdue), au débateur lui-même en attaquant sa personne : on pourrait appeler ça un argumentum ad personam. […] En devenant personnel, on abandonne le sujet lui-même pour attaquer la personne elle-même : on devient insultant, malveillant, injurieux, vulgaire. […] C’est une stratégie très appréciée car tout le monde peut l’appliquer, et elle est donc particulièrement utilisée. » (L’art d’avoir toujours raison)

Rappelez-vous que le langage est performatif : si vous dites qu’Escudero est homophobe, il le devient ! La réalité (qui n’existe pas) se plie à vos fantasmes. Pour disqualifier l’auteur sans argumenter, lâchez les adjectifs : fasciste, homophobe, lesbophobe, transphobe, naturaliste, essentialiste, réactionnaire, masculiniste, anti-féministe... « Confusionniste » est le mot en vogue : il permet de masquer votre propre confusion. Il a succédé à « déviationniste » et à « hérétique ». « Craignos », on ne sait pas trop ce que ça veut dire. Et justement vous ne savez pas trop ce que vous voulez dire. Valorisez le champ lexical de l’odorat (ça pue le mort / le rance) et du dégoût (« beurk » est plus efficace qu’un paragraphe argumenté). L’insulte est plus classe quand le commun des mortels ne la comprend pas. Si l’auteur est « LGBTQIphobe », ça doit être grave ! Si l’on vous demande d’argumenter, répondez d’un air outré que « vous ne faites plus de pédagogie ! ».

Stratagème III - Falsifiez les propos de l’auteur

D’aucuns ont montré l’exemple : la mauvaise foi est votre meilleure arme. Oubliez vos scrupules, ils sont les résidus de 2000 ans de culture judéo-chrétienne. Citez un passage de la Reproduction artificielle de l’humain à propos de bovins, et faites comme s’il concernait les humains. Insistez alors sur le manque d’empathie d’Escudero pour les couples recourant à la PMA. Reprenez un passage sur l’infanticide – le meurtre d’un enfant après sa naissance – et donnez à croire que l’auteur s’oppose à l’avortement et au droit des femmes à disposer de leur corps. Laissez faire le temps et la rumeur. Répandus de sites internet en sites internet - par des naïfs ou des complices -, les propos inventés commencent à faire foi. Per-for-ma-tif vous dit-on !

Stratagème IV - Ne vous arrêtez pas en si bon chemin : le réel aussi peut être falsifié

Vous savez que la PMA recouvre à la fois l’insémination artificielle et la fécondation in vitro. Les associations LGBT qui revendiquent explicitement l’accès à « toutes les techniques d’aide à la procréation3 » le savent aussi. Mais la réalité est fasciste et tout dépend du point de vue où l’on se place. Comme la Section Carrément Anti Masculiniste de Paris, déclarez à votre guise que les associations LGBT n’ont jamais demandé la généralisation de la PMA, sinon la simple possibilité de recourir à un don de sperme. N’ayez peur de rien : vous pouvez même affirmer qu’« en France la PMA n’est qu’un don de sperme » ! Ainsi Escudero passe pour un paranoïaque lorsqu’il explique que l’extension de la PMA à tous et toutes signifie - comme aux Etats-Unis - la possibilité pour l’ensemble des couples fertiles de recourir à la fécondation in vitro et donc au diagnostic pré-implantatoire ; ce qui leur permettra de designer au mieux leur progéniture. Quoique vous racontiez, déformez, grossissez. A Lille, 15 personnes lisent un texte au début d’une conférence d’Escudero avant de quitter la salle ? Faites-en 4 articles sur internet ! (1 récit pour 4 participants est un score honorable). 5 autres perturbent un débat à Paris pendant 30 minutes : prétendez que le débat n’a pas eu lieu. On a certes les victoires qu’on peut. Mais on peut lutter pour les rendre moins risibles.

Stratagème V - Menez une guerre de position

Dans le post-débat post-moderne, la Vérité n’existe pas. Tout dépend de la position de celui qui parle. Pourfendez l’universalisme abstrait et les règles du débat démocratique. Ne jugez pas les propos, – c’est trop compliqué –, mais celui qui les énonce. Brandissez votre position de dominé : vous êtes intouchables. Dénoncez chez vos contradicteurs les privilèges blancs, masculins, cisgenres, hétérosexuels, valides, bourgeois, âgiste (et d’autres que vous oubliez sûrement à cause de vos propres privilèges). Vous seuls avez le droit de vous exprimer sur certains sujets. La politique n’est plus que la défense des intérêts particuliers. Méfiez-vous toutefois qu’il n’y ait pas dans la salle une transgenre, noire, lesbienne, jeune et handicapée qui tiendrait les mêmes propos qu’Escudero. Son discours serait irréfutable. Enfin, n’insistez pas sur les classes sociales. Vos chefs et maîtres à penser fondent leur légitimité et leur carrière universitaire sur leur statut de « dominés ». Il serait mal vu de suggérer qu’ils sont avant tout des héritiers, détenteurs du capital économique et culturel – c’est à dire des dominants.

Stratagème VI – A fond la forme !

Eugénisme, marchandisation du vivant, transhumanisme, écologie politique : le fond du débat ne vous intéresse pas. (De toute façon vous avez renoncé à comprendre le monde pour le transformer.) Concentrez vos attaques sur la forme. Confondez critique radicale et mépris, clarté de l’expression et agressivité, tranchant et violence. Lisez chaque passage ironique au premier degré et indignez-vous de ce que vous comprenez – ou de ce que vous ne comprenez pas ; l’important est de s’indigner. « Déguisez en un simple désaccord » sur le style et l’écriture « ce qui est, en vérité, un conflit sur une conception de la société ; et une guerre ouverte dans la société réelle. » (Debord)

Stratagème VII - Mais faites-le taire !

Escudero publie un article sur internet ? Hurlez au scandale. Feignez d’être choqué. Blessé. Meurtri. Terrassé. Retenez votre respiration et devenez tout rouge jusqu’à ce qu’on vous donne satisfaction. Rappelez-vous qu’il y a ceux qui connaissent les modérateurs des médias (dits) libres, et ceux qui ne les connaissent pas. En dernier recours, copinage ou pression permettent d’effacer des articles sans explication. Inquiétez et culpabilisez les organisateurs de débats publics. Si Radio Canut prévoit une interview d’Escudero, débrouillez-vous pour la faire annuler. Voltaire : « La paix vaut encore mieux que la vérité ».

Stratagème VIII – Surtout, surtout : ne lisez pas la Reproduction artificielle de l’humain d’Alexis Escudero aux éditions Le monde à l’envers.

Arthur Shopenhanar Lyon, 22 novembre 2014

PS : ce texte est perfectible mais je considère que j’ai passé déjà suffisamment de temps à contrer les problèmes causés par ce livre, son auteur et ce débat.

***

 

Florilège de citations sur Alexis Escudero et La reproduction artificielle de l’humain

 

« Le peu que j’ai lu de M. Escudero me semble en effet très sexiste. »

« Je m’affole de voir ce genre de texte publié sur Rebellyon, je croyais que le but d’avoir une presse libre, indépendante et positionnée était justement pour CONTRER ce genre de propagande réactionnaire que l’on trouve dans les médias du capital. Comment se fait-il que Rebellyon visibilise CA !! […] VIVE la PMA !! »

« Je n’ai pas tout lu, c’est assez gerbant. mais ça baigne dans l’homophobie. »

« Pour nous il est inadmissible qu’un homme blanc cis hétéro universitaire produise une critique des technologies de reproduction et des positions lgbtqif sans interroger les privilèges dont il bénéficie. »

« Alexis Escudero lesbophobe, l’Insoumise complice ! Alexis Escudero est proche de PMO, bien connu pour ses positions bien réacs. Il a publié sur tous les médias libres, le jour même où les fascistes de la Manif pour tous descendaient une nouvelle fois dans la rue, un texte conchiant la revendication des lesbiennes pour le droit à la PMA. […] Machistes, lesbophobes, homophobes, transphobes, hors de nos vies ! Anarchoppresseurs, vous ne valez pas mieux que les fascistes, et la révolution ne sera pas la vôtre. »

« Mais t’es un ouf toi de croire que les gens ici vont soutenir ce tissu de merde ! On en a rien a taper de ton avis sur la PMA et VIVE LA PMA […] Ici, nos camarades, allié-es, frères et soeurs LGBT qui luttent chaque jour contre cette sale société française ! On en a rien à foutre de lire les conneries sordides de ce gros connard et des gens qui le soutiennent. »

« Si la méthode consiste à proposer encore et toujours la même chose jusqu’à que [sic] les personnes changent d’avis, c’est à la limite du harcèlement. [Je suis] pour refuser ce texte et acter que les propositions d’Escudero au sujet de la PMA soit refusées sans plus avoir à en débattre. C’est même plus une question de fond, mais une question de méthode pour moi. »

« Merci de retirer de ce site censé ne pas être d’extrême droite la publicité ci dessus pour un livre homophobe et transphobe, confusionniste et réactionnaire. Nos corps et nos vies n’appartiennent qu’à nous même, retirez vos sales pattes et vos théories douteuses pseudo écolo de nos vies, n’en déplaise à pièces et main d’œuvre »

« Un article complètement craignos, réac, qui gerbe sur les personnes ayant recours à une PMA. »

« Plutôt du côté des machines que de cette "radicalité" qui pue le soralien »

« Comme tous les homophobes l’auteur a sa « bonne lesbienne » qui tient des propos en accord avec les siens : Marie-Josèphe Bonnet, une ex "Gouines rouges" une militante de la première heure du mouvement lesbien qui est a opposée [sic] au mariage. Insoupçonnable mais Oh wait ! Google sur Mme Bonnet apprend des trucs : son obsession est de réhabiliter la "Hyène de la Gestapo" qui aurait été décriée par des témoins qu’elles aurait torturés, des femmes, qui sont aujourd’hui décédées. Il aurait fallu, je pense que l’auteur prenne quelque distance avec cette historienne flirtant avec le révisionnisme. »

« Le fait qu’on retrouve de la pub pour Escudero sur des sites de La Manif Pour Tous, des blogs anti-IVG, ou encore sur un site qui dénonce les chemtrails ça devrait au minimum questionner sur le contenu censément pas du tout réac de son bouquin. »

« En l’occurrence, sur la question de la GPA et de la PMA, la réflexion ne peut pas se faire en invisibilisant le privilège cis-hétérosexuel par rapport à la reproduction. […] Nous vous invitons donc à ne pas assister à la discussion de ce soir. »

« Il n’y a pas de débat de fond à avoir avec les réacs, pas plus qu’il n’y a débat à avoir avec des flics, des fafs ou les curés. Tout n’est pas discutable, tout ne se débat pas. En considérant que cet article et cette personne a sa place sur son site, Rebellyon a choisit son camp. Nous en prenons acte. »

« Utiliser l’expression "mariage homosexuel" au lieu de "mariage pour tous" et l’idée que le gouvernement chercherait à "divertir l’opinion de sa politique économique" sont des arguments issus de l’extrême droite. »

« [A propos d’Escudero] Nous n’avions pas encore découvert le petit mec super nerveux et agressif qui faisait un caca avant la rencontre parce qu’on avait mis un porte-bébé trop près de sa chaise. (T’as quelque chose contre les bébés ? Celui-là n’était pas assez naturel ? Faut faire un peu de yoga, ça t’éviterait de transpirer la violence ou de de respirer trop fort devant Ruth Stegassy sur France Culture. […] Dehors un contributeur à l’An02 [...] se casse la tête pour essayer de retrouver où il a croisé le visage de notre écrivain omniscient. Et puis il abandonne : "Y’a rien qui ressemble plus à un skin qu’un autre skin." »

Et OUI, ce livre est ANTIFEMINISTE et LGBTPHOBE, va-t-il falloir qu’on perde du temps à expliquer pourquoi alors que ça saute aux yeux ?

« Pour notre part nous ne sommes pas encore revenus d’un tel concentré de sexisme, de lesbophobie et de beauferie assumée. »

« Dans son livre, on ne voit aucune prise en compte du poids médiatique et législatif actuel des associations de défense des droits des pères qui revendiquent une paternité à la carte. Rappelons notamment que les masculinistes nient la violence masculine sur les femmes et les enfants, revendiquent de ne plus payer les pensions alimentaires et remettent en question le droit d’avorter des femmes. »

« Ta critique de ce texte me confirme plutôt que je fais bien d’éviter ce pamphlet masculiniste emplit de conneries antiféministes et antilgbt »

« Franchement à force de taper sur la gauche, certaine tendance virent de plus en plus bizarre… Sur le reste ça sent vraiment le "avant c’était mieux" qui pue la mort. […] Franchement on en a quoi à foutre que les gentils humain purs puissent plus se reproduire ? Le but de l’être humain c’est de se reproduire ? C’est quoi cette morale de catho ? »

« Les positions avancées dans ce texte sont primitivistes, […] sont anti-féministe (puisqu’on déni ainsi le droit des femmes à disposer de leur propre corps) et homophobes et transphobes (puisqu’un mec cis hétéro se permet d’avoir un avis sur comment des lgbt peuvent ou non avoir des enfants). si il faut réexpliquer tout ça, c’est grave. On ne peut pas constamment demander à des personnes concernées de faire dans la pédagogie. »

« Bref, heureusement, on sait qui a fait venir cette raclure de fond de bidet… C’est [le nom est masqué] ! Et j’ai un bel emplacement pour ses testicules au dessus de ma cheminée »


 
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La gauche n’a jamais semblé aussi divisée qu’aujourd’hui. Si certains se revendiquent clairement progressistes, d’autres, plus réticents, se questionnent davantage et s’attirent les foudres des premiers. Les insultes fusent, les coups bas pleuvent. Parmi ces attaques, le terme de « réactionnaire » revient quasi automatiquement pour qualifier quiconque ne s’inscrit pas dans ce mouvement en avant. Alors, existe-t-elle réellement, cette « gauche réac », ou n’est-elle qu’un fantasme ?

Une nouvelle famille politique semble émerger : les réacs de gauche. Y appartiendraient des personnalités aussi diverses que Jean-Claude Michéa, Laurent Bouvet, Christophe Guilluy, Michel Onfray, Aurélien Bernier, Jean-Pierre Le Goff, Jacques Sapir, François Ruffin, Coralie Delaume, Marcel Gauchet, Régis Debray, Cédric Biagini des éditions de l’Échappée, Jack Dion, François Jarrige, Emmanuel Todd, Dany-Robert Dufour, Marie-Jo Bonnet, Jérôme Leroy, Alexis Escudero, Serge Latouche, le collectif techno-critique Pièces et Main d’œuvre, Denis Collin, Frédéric Lordon, Vincent Cheynet, Sylviane Agacinski, Hervé Kempf, etc. Les plus téméraires vont même jusqu’à ajouter à cette liste Jean-Luc Mélenchon ou José Bové. Le « torchon » Marianne serait leur Bible et Jean-Pierre Chevènement, leur père politique.

(..) 

Ce que révèle l’inquisition contre la « gauche réac »

« Je ne suis pas un journaliste de gauche : je ne dénonce jamais personne. » Guy Debord

Mais ce qui est inquiétant dans cette chasse aux « réacs de gauche » fictifs, c’est la manière de désigner des ennemis intérieurs au sein de la gauche. L’orthodoxie reproche tout d’abord, par maraboutdeficellisme – stade suprême de la malhonnêteté intellectuelle –, à ces réacs qui n’en sont pas de faire le jeu de la droite, voire de l’extrême droite. Pire encore, certains sont même absurdement accusés de subir l’influence néfaste de certains courants ou penseurs droitiers comme la Nouvelle Droite et son pape, Alain de Benoist [iv]. Pourtant, jusqu’à preuve du contraire, un auteur n’est pas responsable des usages qui sont faits de ses propos : dans le cas contraire, il faudrait oublier des icônes comme Karl Marx ou Antonio Gramsci. Partager une opinion ne signifie pas forcément partager une ligne politique.

Mais ce terrorisme intellectuel est avant tout révélateur de la position dans laquelle est actuellement empêtrée la gauche. Cette dernière a perdu l’hégémonie culturelle qui était la sienne dans les années 1980, au moins sur les questions dites « sociétales » ou morales. Car depuis les années 2000, nous assistons à une « droitisation » de la société française. Ainsi, comme le souligne le politologue Gaël Brustier, « l’imaginaire collectif [et] les représentations sociales ont basculé à droite ». Il ne s’agit cependant pas d’une victoire de l’ancienne droite, mais plutôt d’une réaction négative au « gauchisme culturel » (Jean-Pierre Le Goff), corrélée aux transformations rapides que subit notre société mondialisée. Plus l’orthodoxie de gauche se sent désarmée face à ce phénomène, plus elle cherche en son sein les fautifs, accusés de créer de la « confusion » politique et donc de tromper le peuple en l’emmenant vers la droite. Les réacs de gauche – en dépit de leur inexistence – semblent les coupables tout désignés.

Pourtant, il faudrait se demander qui fabrique réellement de la confusion. Dénoncer une « gauche réactionnaire » hypothétique permet en effet de donner des arguments au centre (gauche et droite) libéral qui, depuis une quarantaine d’années, essaie de démontrer que toute critique du système mène nécessairement aux goulags ou au fascisme, voire aux deux en même temps (cf. La Barbarie à visage humain de Bernard-Henri Lévy, publié en 1977). Le danger est de nourrir l’idée que « le seul débat de notre temps doit être celui du fascisme et de l’antifascisme » (Bernard-Henri Lévy, 1984) et ainsi d’empêcher toute critique rigoureuse du libéralisme, même énoncée par des gens non suspects de « confusionnisme » mais amalgamés à l’extrême droite par facilité intellectuelle.

« Pour défendre le socialisme, il est absolument nécessaire de commencer par l’attaquer. » George Orwell

La dénonciation des « réactionnaires de gauche » en dit donc long sur l’état de la gauche française. En perte de vitesse et de repères, elle n’arrive pas à se réinventer. Malheureusement, si elle s’attaque à tous ceux qui tentent de renouveler son logiciel de pensée, elle se condamne à la défaite.

La Gauche violente et lyncheuse a envoyé un commando est même intervenu à LYON pour l'empêcher de présenter son livre au "Salon du Livre libertaire" !

Un témoin raconte pourquoi il n'est pas intervenu... (Voiir ci-dessous)

"Le samedi 22 novembre un commando dit " LGBT" a empêché un auteur (Alexis Escudero) d’exposer le contenu de son livre puis a tenté de le vider manu militari du Salon du livre libertaire de Lyon.

Témoin des faits, je ne suis pas intervenu pour trois raisons :

1° – je ne suis pas un partisan de la liberté d’expression totale pour tout le monde contrairement à de nombreux anarchistes. (..)

2° j’étais influencé (peut-être à tort) par les comptes rendus négatifs de son ouvrage.

3° je ne suis pas anarchiste et ne peux me réclamer de ma foi en une éthique anarchiste me permettant de juger de ce qui est juste – ou pas – dans le cadre de cette éthique militante.

N’ayant pas lu le livre d’Escudero j’ignore donc si cet auteur méritait d’être invité ou pas à ce salon du livre libertaire.

Par contre, pour les avoir entendus crier dans leur mégaphone, je crains que les adversaires d’Escudero par leurs insultes destinées à l’auteur mais aussi à tous ceux et toutes celles qui voulaient empêcher son expulsion, leur refus de débattre et d’avancer des arguments et leur violence aient renforcé les thèses d’Escudero plutôt que contribué à faire avancer leur cause.(..) 

 

"Nous sommes ici samedi 2 mai au parc Hoche afin de signifier notre solidarité avec la lutte contre le Center Parc de Roybon, ainsi qu'avec toutes les luttes contre les petits ou les grands projets utiles au capitalisme. (..) 

"Nous ne voulons plus continuer à partager des espaces de débat et d'organisation avec PMO, ni y être affilié d'une quelconque manière.

Nous ne voulons pas que La reproduction artificielle de l'humain soit réédité. "(!!)  Extrait d'un tract distribué à Grenoble.

https://grenoble.indymedia.org/IMG/pdf/Pour_une_solidarite_concrete_entre_les_luttes.pdf

Empêcher des débats de se tenir dans des espaces « libertaires » par des menaces en amont ou par des interruptions intempestives (hurlements, coups et menaces de mort), répandre des accusations fallacieuses, pratiquer l’amalgame et l’anathème, inonder de commentaires injurieux des sites « libertaires » qui osent donner la parole aux auteurs mis à l’index, tels sont les comportements auxquels on assiste de plus en plus fréquemment de la part de nouveaux censeurs se décernant à eux-mêmes le label libertaire qu’ils refusent à d’autres.

Jouant avec une remarquable efficacité sur le sentiment de culpabilité des éditeurs, libraires, animateurs de sites ou de revues et organisateurs d’événements qui craignent plus que tout de se voir décerner des qualificatifs en « phobe », ces censeurs parviennent le plus souvent à leurs fins. Pour préserver une illusoire unité du milieu, beaucoup d’entre nous préfèrent, en effet, éviter les questions qui fâchent.

Ces pratiques autoritaires nous rappellent les agissements des staliniens français qui molestaient, menaçaient, interdisaient d’expression, et discréditaient tous ceux qui, parlant d’un point de vue de gauche, osaient dénoncer la face sombre de l’Union soviétique. Panaït Istrati, Victor Serge, et bien d’autres en ont fait l’amère expérience.

La destruction violente d’un repas carné par certains « vegans » intégristes lors des journées libertaires de Saint-Imier en août 2012 est un symptôme de ce nouvel état d’esprit. Plus récemment, en novembre 2014, Alexis Escudero auteur de La reproduction artificielle de l’humain et ses éditeurs (Le Monde à l’envers) invités à débattre au salon du livre libertaire de Lyon ont été violement attaqués, événement qui fait écho à l’annulation d’une conférence de Marie-Jo Bonnet sur le thème « Résistance-Sexualité-Nationalité à Ravensbrück » prévue le 9 décembre 2014 au centre LGBT de Paris en vertu de menaces liées à ses positions en défaveur de la GPA.
Face à ces récents événements, nous estimons ne plus pouvoir continuer à nous taire devant ceux qui prétendent nous dicter ce que nous devons manger, boire, lire ou penser. Nous affirmons notre volonté de ne plus tolérer, au prétexte qu’elles émaneraient de gens de « notre milieu », des comportements autoritaires empruntés à la pire tradition stalinienne. Quiconque fait usage dans ces circonstances de violence verbale et à fortiori physique ne peut s’attendre à être traité en camarade et doit être expulsé sans ménagement des espaces de discussions et d’échanges. Nous appelons les organisateurs des salons et des rencontres libertaires à prendre une position claire sur ce point afin que ces lieux redeviennent de véritables espaces de rencontres et de débats. De sorte que notre participation n’apparaisse plus comme une caution apportée aux intrusions musclées des supplétifs de la police de la pensée.

Ont signé (Toute nouvelle signature est à envoyer à : salon.lyon chez laposte.net) :

Éditions Acratie ; Éditions Le Coquelicot ; Éditions de la Pigne ; Éditions de la roue ; Éditions Rue des Cascades : Éditions Le Monde à l’envers ; Éditions libertaires ; Collectif Lieux communs ; Éditions Le Pas de côté ; mensuel Courant alterna- tif. Gérard Amaté (auteur) ; Jacques Baujard (Librairie Quilombo) ; Xavier Beckaert (auteur de Anarchisme. Violence, Non- violence, éditions du Monde libertaire) ; Pascal Bedos (site @narlivres) ;Venant Brisset ; Marie-Claire Calmus (Chroniqueuse à la revue l’Emancipation et auteure des Chroniques de la Flèche d’Or.) ; Jutta Bruch ; Éric B Coulaud (créateur et animateur du site Éphéméride anarchiste) ; Éduardo Colombo (membre du Comité de rédaction de Réfractions) ; Chris- tian Calvi ; Loïc Debray (co-auteur de RAF-Fraction armée rouge, L’Échappée) ; Jean-Marc Delpech (auteur de Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur, Atelier de création libertaire) ; Jean Claude Driant (membre de l’association et des éditions CRAS) ; Jean-Pierre Duteuil (auteur de Mai 68 un mouvement politique Acratie) ; Felip Equy (militant libertaire) ; Jean Pierre Garnier ; Daniel Guerrier (Éditions Spartacus) ; C. Gzavier (co-auteur avec JW de La tentation insurrectionniste (Acratie 2012) ; Annie Gouilloux (traductrice de Lewis Mumford pour les éditions de la Roue et les éditions de La Lenteur) ; François Heintz ; Jean-Michel Kay (éditions Spartacus) ; Jean-Michel Lebas ; Jean-Pierre Lecercle ( édi- tions Place d’Armes) ; Alain Léger (libraire et éditeur) ; Hugues Lenoir (Groupe commune de Paris-FA, collaborateur du Dictionnaire biographique du mouvement libertaire francophone) ; Bernard Marinone (CNT Energie) ; Philippe Pelle- tier (groupe Makhno-FA) ; Serge Quadruppani ; Marie-Christine Rojas Guerra (Chroniques syndicales sur Radio libertaire) : Gilbert Roth (CIRA Limousin) ; Anne Steiner (auteur de Les En-dehors, L’Échappée 2008, collaboratrice du Dictionnaire biographique du mouvement libertaire francophone) ; Christophe Soulié (auteur de Liberté sur paroles chez Analis) ; Azucena Rubio (militante libertaire) ; Annick Stevens (membre du Comité de rédaction de Réfractions) ; Pierre Thiesset (éditions Le Pas de côté) ; Catherine Thumann (collaboratrice de la presse indépendante) : Marc Tomsin (Rue des Cascades) ; Matias Velazquez (membre du CIRA Marseille et CIRA Limousin) ; Jacques Wajnsztejn (auteur de Rapports à la nature, sexe, genre et capitalisme. (Acratie 2014) et membre du comité de rédaction de la revue Temps critiques)

Toute nouvelle signature est à envoyer à : salon.lyon chez laposte.net

La "Gauche bêtasse" comme la surnomme Alexis ESCUDERO  s'est engouffrée massivement derrière ces dernières innovations capitalistes pour faire de l'humain un matériau et un objet générateurs de profits juteux! Elle a fait allégeance massivement à (feu) Bergé qui avait osé déclarer :
" « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l'adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ?C'est faire un distinguo qui est choquant ».
(Voir ci-dessous)

La teuf pour faire défiler la jeunesse décervele pour des causes qui les dépassent...

Gay Pride Lyon 2013 - "PMA Pour Toutes" - le NPA était là!

Gay Pride Lyon 2013 - "PMA Pour Toutes" - Le Char de la CFDT

Gay Pride Lyon 2013 - "PMA Pour Toutes" - "Je me syndique à la CGT"!!!

Gay Pride de Lyon 2014 - Tête de la Marche Pro IVG PMA GPA Prostitution...

La jeunesse est embrigadée dans une entreprise dont est largement le jouet...

Exemple d'intervention d'une "buse", "Catho de Gauche"... rien à voir avec Alexis Escudero! Avec des gens comme lui, les capitalistes peuvent dormir tranquilles!

"C’est donc officiel : le gouvernement entend profiter de la révision des lois de bioéthique, en 2018, pour proposer au Parlement « d’ouvrir la PMA » aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes célibataires. C’est ce qu’a annoncé le 12 septembre, sur RMC et BFM TV, la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. C’était plus ou moins une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Le 13 mars, le candidat à la présidentielle déclarait dans La Croix : «Ma conviction personnelle est qu’il faut étendre la PMA […] Mais je respecterai l’avis attendu du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et regarderai aussi l’état de la société et des débats qui s’y jouent pour agir de manière apaisée. »

On s’en souvient, le CCNE s’est prononcé de manière positive dans un avis du 15 juin 2017.1 Reste donc à Emmanuel Macron et au gouvernement à respecter les conditions d’un débat, notamment parlementaire, susceptible d’apaiser l’opinion. Ce qui n’est pas gagné d’avance si l’on se souvient du précédent de la loi Taubira.

S’agissant de l’élargissement à toutes les femmes, d’une Aide médicale à la procréation aujourd’hui réservée, en France, aux seuls couples hétérosexuels en âge de procréer, souffrant d’une infertilité médicale, le débat devra répondre à un certain nombre de questions qui semblent « fâcher » celles et ceux qui considèrent que l’égalité des droits doit l’emporter sur toute autre considération.

Les questions auxquelles doivent répondre les partisans de l’extension de la PMA

Alors au risque de fâcher, osons les formuler ici, au nom de la liberté du débat citoyen.

1 – Est-il raisonnable de créer, de manière formelle, un « droit créance » à l’enfant que ne reconnaît à ce jour aucune Déclaration des droits de l’homme, pas davantage pour les couples hétérosexuels qu’homosexuels ou pour les célibataires ?

2 – Si de facto, l’enfant devenait un droit opposable, sur quelles bases juridiques refuser demain le recours à l’utérus artificiel ou à toute autre technique, pour celles et ceux qui en feraient la demande, quel qu’en soit le motif ? [ Note M.J. "Catho naïf" M.Poujol n'a pas compris que c'est précisément le but!]

3 – En l’état actuel du droit, l’enfant né d’une PMA n’a aucune possibilité d’accéder à ses origines paternelles. Est-il légitime de priver délibérément un enfant d’une partie de son ascendance et de sa généalogie ? [ Note M.J. "Cho mou" M.Poujol se contente de poser la question!    )

4 – Si, demain, la loi ouvrait le droit, pour tout enfant, à connaître ses origines paternelles, quelles en seraient les conséquences possibles sur le nombre de donneurs de gamètes qui bénéficient aujourd’hui de l’anonymat ?

5 – Sur quels critères, en cas d’élargissement du droit, se fera l’arbitrage de l’attribution des gamètes alors même que la France connaît, actuellement, une pénurie qui ne permet pas de répondre à la demande ?

6 – Si la France décidait de rémunérer les donneurs de sperme, comment s’opposer ultérieurement à la même rémunération pour des donneurs de « produits biologiques » pour lesquels il existe une pénurie : sang et organes. [ Note M.J. : "Catho bouché", M.Poujol n'a pas encore compris que c'est le but de la manoeuvre]

7 – La communauté internationale peut-elle accepter l’émergence d’un marché du vivant où, demain, les plus pauvres de la planète seraient incités à « se vendre » ou à « louer leur ventre », au bénéfice de plus fortunés ? [ Note M.J. : Catho sourd, aveugle et décervelé R.Poujol ne sait-il pas quie la "communauté Intenationale" accepte déjà le "marché du vivant"?]

8 – Le Parlement est-il prêt à ce que la PMA soit prise en charge par l’Assurance maladie ? Sinon, comment assurer une réelle « égalité des droits » entre ceux qui pourront y recourir et ceux qui n’en auront pas les moyens ? [ Note M.J. : Bouché à l'Eymerie! C'est la clé de toute l'affaire! Les marionnettes Macron voteront comme on leur dira, elles ont été recrutées pour ça!]

9 – Quel serait le coût approximatif d’une prise en charge généralisée de la PMA par l’Assurance maladie ; quelles économies devraient être réalisées et où pour préserver son équilibre financier ? [ Note M.J. : Il continue à poser des questions ? ...qui montre que ce Monsieur a déjà perdu d'avance, pas étonnant c'est un proche de celle qui a été incapable de faire plier HOLLANDE, même avec 1 million de personnes dans la rue!]

10 – Peut-on imaginer qu’à terme, une loi sur l’euthanasie vienne apporter une réponse budgétairement satisfaisante à l’élargissement des prises en charge de la Sécurité sociale, en diminuant le coût des fins de vie ? [ Note M.J. : bien-sûr! ...des questions qui nen servent à rien!]

11 – Si l’Assurance maladie rembourse des frais non justifiés sur le plan médical, comment refuser, demain, des demandes de prise en charge pour d’autres actes, rendus possibles par les progrès de la médecine et répondant à d’autres formes de « souffrance sociale » avérée : chirurgie esthétique face au vieillissement, greffes liées au concept d’homme augmenté cher aux transhumanistes ? [Note M.J. : Merci pour les évidences... "mes désirs sont des droits" c'est pas nouveau!]

12 – Si l’élargissement de la PMA est adopté en réponse à « la souffrance ressentie du fait d’une infécondité secondaire »2 des femmes, comment, en termes d’’égalité des droits hommes-femmes, refuser demain l’accès des couples homosexuels ou des célibataires masculins à la GPA ? [Note M.J. : et aux couples hétéros pour avoir des enfants parfaits!...il n'y a même pas pensé!]

13 – Est-il légitime d’envisager à l’avenir de telles dépenses, au motif que nous vivons dans des sociétés d’opulence, lorsque les deux-tiers de l’humanité n’ont pas accès aux soins les plus élémentaires ? [ Note M.J. : Argument "tiers-mondiste" grotesque que R.PUJOL devrait avoir honte d'avancer!]

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Avec un peu d’imagination, il serait possible d’élargir encore la liste des questionnements auxquels les élus de la nation devront faire face, sauf à trahir leur mission. J’entends dire, ici et là, que peu de personnes seront au final concernées par cette mesure d’égalité et qu’il n’y a donc pas de quoi en faire un drame ; j’entends également, comme en 2013 au plus fort du débat sur la loi Taubira, qu’il s’agit là d’une loi qui élargit des droits sans rien enlever à personne. Pour être souvent sincère, ces propos n’en sont pas moins mensongers. L’énumération des questionnements qui précède suffit à prouver qu’une certaine conception de l’égalité des droits peut conduire, à plus ou moins longue échéance, à des basculements sociétaux dignes du Meilleur des mondes.

La solidarité n’est pas une bonne raison d’être pour

Que l’on me permette de terminer ce billet par une adresse toute particulière à mes amis homosexuels. [ Note M.J. : Ah! le benêt! Il n'a pas encore compris que les homos ne sont que des paravents! ...comme sa copine Virginie (alias Frigide Barjot)!]

J’ai pour vous estime et affection. Je sais la souffrance qui a pu être la vôtre – et qui parfois demeure – à vous sentir rejetés, méprisés, dans une société qui a longtemps considéré l’homosexualité comme une dépravation ou une maladie. Je sais, comme journaliste, les témoignages d’amour et de fidélité posés par nombre d’homosexuels au plus fort de l’épidémie du sida, lorsque leur compagnon ou leur compagne à l’agonie voyaient leurs propres familles se dérober.

Je suis heureux que la conjugalité homosexuelle soit reconnue par la loi et fasse aujourd’hui la quasi-unanimité dans notre pays. Vous le savez, et nous en avons parfois âprement débattu, j’étais hostile à la loi Taubira parce que, par le biais du mariage, elle ouvrait un « droit à la filiation » qui nous met face à des enjeux éthiques majeurs, même s’ils concernent également les couples ou les personnes hétérosexuelles.

Je sais, parce que j’en ai eu parfois la confidence, que votre soutien à ces revendications d’égalité des droits est, pour nombre d’entre vous, une question de principe, une forme de solidarité envers la communauté homosexuelle. Alors même que vous reconnaissez n’être pas personnellement concernés.

Aujourd’hui, je vous demande, au nom de l’amitié, d’oublier un instant toute forme de communautarisme, de redevenir simples citoyens de ce pays et de répondre librement et en conscience, avec nous, avec moi, avec les élus de la nation, à l’ensemble de ces questions dont la portée dépasse de beaucoup la simple reconnaissance à laquelle vous aspirez et avez droit.

René POUJOL (Catho de Gauche)

(Note M.J. : Pitoyable!)

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