Bel article dans Famille chrétienne.
Extraits :
« J’avais un contentieux énorme avec la France. J’ai pu me réconcilier avec elle après un long parcours. Officiellement, j’étais français, né en France, issu de l’immigration algérienne. Mais la France, pour moi, était un hôtel, où j’étais seulement hébergé"
"C’est lorsque j’étais étudiant, à Saint-Étienne, que j’ai rencontré l’islamisme. J’ai lu cette phrase d’un penseur des Frères musulmans, Sayyid Qutub : “La nationalité du musulman, c’est sa foi.”
(ndlr il a dit aussi " être musulman, c'est être un guerrier, une communauté de guerriers sincères en permanence, prêts à être utilisés ou non par Dieu s'il le veut et quand il veut, en vue d'assurer la saine guidance), le leadership des hommes. Le martyre — qui, pour le Coran, est la mort dans la guerre pour Dieu — est, de plus, assuré des meilleures récompenses paradisiaques.)
J’ai alors cru tout résoudre : je ne suis ni algérien, ni français, je suis musulman ! Je pensais avoir enfin trouvé les réponses à mes questions. J’ai embrassé l’islam porté par les Frères musulmans."
"Engagés, prosélytes, mais foncièrement légalistes, nous utilisions tous les moyens législatifs et associatifs pour faire passer le message islamique. (..) Je pense qu’ils ont évité à l’islam de France de basculer dans le salafisme révolutionnaire."
"J’aurais pu continuer au sein de la confrérie, comme certains de mes amis, qui sont aujourd’hui cadres de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Pourtant, j’étais malheureux chez les Frères musulmans. Je ne partageais pas leur sentiment de surpuissance envers les “Français”, ces mécréants qui pataugent dans l’ignorance et l’idolâtrie de la nouvelle Babylone. Ce sentiment de surpuissance n’était pas de l’amour, cela ne correspondait pas à mon désir profond. Je suis devenu dépressif, j’ai émis des doutes sur le Coran. J’ai fini par quitter la confrérie. Cela a été une vraie souffrance pendant plusieurs années."
"L’Histoire de France fut ma thérapie. J’ai découvert cet aspect charnel de mon pays, que je ne connaissais pas. J’avais également besoin de comprendre le rapport de la France à l’islam, à travers l’Histoire. J’ai rencontré la figure de Pierre le Vénérable, un abbé de Cluny du XIIe siècle, qui avait étudié l’islam et traduit le Coran. Il avait une véritable curiosité envers les “Sarrasins” : je me suis reconnu dans cet effort de l’intelligence. J’ai aussi aimé le contre-révolutionnaire Joseph de Maistre, cette plume extraordinaire, à la fois pleine de sagesse et de désespoir. L’Histoire de France m’a donné des figures d’identification, et même une fraternité traversant les âges : Pierre le Vénérable, Bossuet sont devenus mes frères ! Tout cela participait à la renaissance de ma francité. Je suis un miraculé de l’identité française. J’ai envie désormais de la partager et de la transmettre, de dire à mes amis musulmans : “Découvrez la France ! Découvrez ce remède !”
"En effet, les Français de confession musulmane ne peuvent évidemment pas se reconnaître dans la culture libertaire actuelle. Ils ont un rapport à la transcendance qu’ils partagent avec les chrétiens. Ils ont vocation à proposer avec eux un modèle de société plus humain, et moins aliénant. Je suis très triste de voir la déchristianisation de la France. Je suis français, et le christianisme historique a fait renaître ma francité. C’est un repère de notre culture. On ne peut pas reconstruire la France autour de Charlie Hebdo : la philosophie des Lumières n’est pas neutre, elle est intolérante, et s’est construite sur la haine du religieux. Pour moi, les voltairiens ont kidnappé la philosophie, comme l’islamisme a kidnappé l’islam."
Malik Bezouh, des Frères musulmans à l'amour de la France chrétienne
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Une radicalisation patente Jomier l'avait bien signalé en 1954 [8], les idées de 'Abduh et Rida y prêtaient, en particulier au sujet des cas de guerre (offensive) pour défendre la propagation d...
Le jihâd, en réaction, est donc absolument nécessaire dans toute son ampleur. C'est (Z., 3 669:Cor., 68, Qalam) un jihâd mondial permanent. Aussi, être musulman, c'est être un guerrier (mujâhid), une communauté (umma) de guerriers sincères en permanence, prêts à être utilisés ou non par Dieu s'il le veut et quand il veut, en vue d'assurer la saine guidance (qiyâda), le leadership des hommes. Le martyre (istishhâd) — qui, pour le Coran, est la mort (apparente selon Qotb) dans la guerre pour Dieu — est, de plus, assuré des meilleures récompenses paradisiaques. Sur ce point, Qotb adhère au hadîth de Ibn Hanbal décrivant les délices spéciales du paradis des martyrs (Z., 3287). Voilà la lecture qotbienne de la sourate 47, Muhammad, que Qotb préfère appeler de son autre titre reçu, qitâl, guerre.